Errance politique : Lisanga Bonganga n’en a pas encore fini !

« Saïo » pour ses condisciples, « Vieux Saïo » pour ses cadets, c’est le nom d’étudiant de Lisanga Bonganga à l’université de Kisangani où il a fait la psychologie. Ce nom d’emprunt est actuellement évoqué beaucoup plus lorsqu’il s’agit de ses jonglages politiques. En effet, l’homme est un félin qui fait tout et tente le tout pour sa survie politique. Discipline de Mobutu pour avoir dirigé le front de jeunes Mobutistes (Frojemo), Lisanga Bonganga peut, non seulement pactiser avec le diable, mais également vendre son âme et toute sa parenté pourvu qu’il récolte des dividendes en politique, loin de sa psychologie apprise à l’université. D’où son errance politique qui n’en finit point et la création de plusieurs plateformes politiques sans succès.

Resté ministre d’État en charge des relations avec le parlement au gouvernement Tshibala qui expédia les affaires courantes après l’élection de Félix Tshisekedi comme président de la République, Vieux Saïo la garde fermée de janvier à septembre 2019 surtout qu’il lui a été adjoint l’intérim du ministre des sports et loisirs qui lui permit de se faire un peu rapidement fortune alors que la RDC participait à la coupe d’Afrique des nations cette année-là. Nzombo le soir pour Vieux Saïo, comme aiment qualifier les Kinois pareille opportunité.

Mais le gouvernement Ilunga Ilunkamba aussitôt installé, Lisanga sortit de son silence et fit une déclaration qu’il pensa fracassante : c’est Fayulu le président de la République élu en exigeant la fameuse vérité des urnes. Du déjà entendu, très entendu même depuis plus de neuf mois avec Fayulu lui-même et son camp de Lamuka  !

Du coup, « Vieux Saïo » choisit comme Quartier général, Faden house, hôtel de l’opposant Fayulu, son ancien dissident farouche dans les Forces acquises au changement de l’opposition (FAC/opposition), plateforme créée après les élections de 2011 pour combattre le pouvoir de Kabila qui venait d’avoir son deuxième mandat présidentiel. Ainsi, Lisanga Bonganga s’engagera dans des déclarations intempestives et dures contre le régime Tshisekedi et créera la Dynamique pour une sortie de crise (DYSOC) pour combattre Tshisekedi. Malheureusement, ce dernier reste très indifférent à toutes ses actions, l’ignorant complètement. Et depuis sa création, la DYSOC est l’ombre d’elle-même à l’image d’ailleurs de son fondateur.

APETM : un rapprochement raté avec Fatshi 

Conseillé par sa copine qui elle, est fatshiste et avec qui, il avait commis un scandale dans le hall d’un hôtel au Caire en Égypte en 2019, Lisanga Bonganga créera récemment l’Alliance des pros Etienne Tshisekedi wa Mulumba (APETM) pour se rapprocher de Félix Tshisekedi et l’UDPS. Il ne parle plus de Fayulu dont il s’était à un moment proclamé porte-parole, ni de Lamuka dont la DYSOC était une structure.

Mais ses avances ne meuvent ni Fatshi ni son parti. Ils sont insensibles et ne mordent pas à l’hameçon de « Vieux Saïo ». 

Front anti-Fatshi : rapprochement avec Katumbi

La photo en illustration est prise en marge du congrès de Ensemble pour la République de Moïse Katumbi tenu en début de la semaine dernière à Lubumbashi. Candidat déclaré président de la République, « Vieux Saïo » s’y était rendu comme invité mais pris en charge du cheveu au pied.  Là, ce n’est pas un problème. Là où les bas blessent par contre c’est lorsqu’on le voit, lui qui est candidat président de la République en 2023, s’afficher avec des lieutenants de Moïse Katumbi, mais pas avec Katumbi lui-même qui est aussi candidat à cette même présidentielle, pour constituer un front anti-Fatshi ! 

Du coup, l’opinion considère Lisanga comme un disciple de Katumbi qui vient de s’ajouter à son équipe. Mais pour combien de temps, lui qui ne voit tout qu’en fonction de son ventre ? Grâce à sa fortune, Katumbi est actuellement comme un corbeau tenant à son bec un fromage envié par tous les renards. Fayulu lui fait aussi un clin d’œil sans oublier l’aigri Franck Diongo, tous, candidats déclarés président de la République en 2023. 

Ce qui est certain, « Vieux Saïo » doit regretter le régime Kabila où il était habitué à des combines avec l’ancien gouverneur André Kimbuta et l’AG de l’ANR, Kalev Mutondo, qui le finançait pour organiser des marches et de villes mortes. Pareils deals pour crédibiliser les actions de l’opposition, ne sont plus possibles avec le régime Fatshi, lui-même produit de l’opposition.

  • Bendélé Ekweya té

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