Quintuple LAMUKA (Tribune de Me José Kadima)

La messe de Genève finie, l’idéal LAMUKA s’est resserré sur les perles d’une chaîne sertie de KATUMBI, BEMBA, MUZITO, FAYULU, MATUNGULU, tous mordus soit, des finances ou de commerce. Leur âme commerciale, mue par les fonctions exercées ou par l’amour des finances publiques, les place dans la sphère des « entrepreneurs politiques ». 

Dès 2019, la comptabilité de la campagne LAMUKA 2018 n’avait pas fini de faire parler l’opinion quand, plus vite, les acolytes se sont détournés du supposé prêtre. Chantages, indiscrétions, diversions et divisions l’ont emporté sur ce bloc politique circonstanciel. 

Partagés entre le tour de table et le service après-vente, LAMUKA se fissure entre les modérés et les nostalgiques convaincus que seule la vérité des urnes était le refrain mobilisateur. Des attaques et des contradictions internes, LAMUKA des anges amis des démons, a réalisé la difficulté des alliances parfois contre nature avec le bloc patriotique truffé du PPRD ou avec l’union sacrée coiffée par l’UDPS, etc. 

Éparpillé, LAMUKA n’a été réel que dans le « chacun pour soi » : KATUMBI dans son Ensemble, BEMBA replié sur son MLC, FAYULU attisant sa flamme inexploitée par l’ECIDE, MUZITO prenant un nouvel Élan pour ne pas suivre MATUNGULU. 

Dans ce « sauve-qui-peut » grandissant à l’approche de 2023, les entrepreneurs politiques constatent-ils que la survie passe par la force individuelle ? 

L’ambition présidentielle de KATUMBI n’a pas connu de ride. Le pays, telle une entreprise commerciale, y voit-il les actions ? Pense-t-il racheter les actions de tous les associés pour demeurer majoritaire ? Cette vision politico-commerciale n’a-t-elle pas conduit aux démissions spectaculaires des ministres G7 et pprdiens d’antan ? 

Par ailleurs, FAYULU, ayant reniflé l’arôme du pouvoir, se veut-il récidiviste ?  Aucun militant MAFA ne le voit dans jeu secondaire, car fierté et honneur d’avoir le prénom de « Président élu » n’ont pas de prix. C’est une question de gain et non de perte dans un calcul politique hasardeux. L’homme accablé par le poids d’un combat devenu personnel pourrait se battre sans frais. 

Que dire de BEMBA ? A-t-il fait le choix de l’obéissance ou du mûrissement politique pour des calculs plus réalistes que folkloriques ? Ses tournées annoncées à travers le pays pourraient-elles susciter l’âme du guerrier, le fameux « Muana Congo » pour tutoyer de nouveau le graal ?

Par contre, MUZITO ayant opté pour les tribunes politiquement techniques ne saurait cracher sur un travail flatteur de mobilisation qui le prédestine à jouer un rôle dans la prochaine assemblée nationale. L’homme ne semble rien exclure quant à son avenir. D’un réalisme à tout vent, il est capable de survie mais aussi de naufrage mérité. 

Que reste-t-il de la machine LAMUKA émiettée ? Qui peut se souvenir de MATUNGULU, le professeur ?

La recette du conclave de « LAMUKA NEW LOOK » est-elle en gestation pour un bloc contre FATSHI en 2023 ? L’option n’est pas à exclure mais n’offre pas de garantie. 

Quintuple LAMUKA va-t-il offrir une copie du premier tour des élections de 2006 ? BEMBA, acteur majeur face à KABILA, a été victime de l’émiettement des suffrages au sein de l’opposition. Qui pis est, 2023 un match unique. 

Certains disent que les mêmes causes produisent les mêmes effets. L’arène politique ne saurait répondre à l’induction empirique. Mais, il est évident que 2023 est interdit aux apprentis politiques et idéalistes. L’analyste politique pressent un ralliement des ennemis d’hier. Pourquoi pas KATUMBI-PPRD ? Quid de VK dans ce silence assourdissant ? 

« Nihil novi sub sole » disent les latins. Rien de nouveau sous le soleil. Je ne crois pas aux louanges diurnes à la télévision dans un champ politique en forte mutation à l’aube du 4ème cycle électoral. 

  • Bendélé Ekweya té

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