L’archevêque métropolitain de Mbandaka-Bikoro, Monseigneur Ernest Ngboko, est très fâché contre le gouverneur de la province de l’Equateur, Boobo Boloko, et son ministre provincial de la justice, Teddy Ekabela Baleka, qu’il accuse ce jeudi 14 décembre à travers une lettre d’indignation, d’avoir volontairement et intentionnellement violé le protocole d’accord sur la paie des agents et fonctionnaires de l’État conclu entre le gouvernement de la RDC et la société de microfinance/institution financier pour les œuvres de développement société anonyme (SMF IFOD) appartenant à l’église catholique.
En effet, sur instruction du gouverneur Boloko, le ministre Ekabela et onze hommes armés en uniforme ont investi les locaux de Caritas, emportant l’argent destiné à la paie des enseignants après avoir arrêté quelques agents de cette structure sans en informer la hiérarchie catholique, se substituant ainsi au parquet.
Les faits tels que rapportés par le prélat CICM, renvoient à un abus d’autorité et de pouvoir exercé par le gouverneur Boloko connu pour sa brutalité légendaire à l’allure du terrorisme pour cacher ses insuffisances intellectuelles.
Dans sa lettre d’indignation, Mgr Ernest Ngboko ne comprend pas « comment est-il possible qu’il soit donné mandat à un ministre de la justice de venir enquêter sur un domaine qui fait l’objet d’une Convention écrite entre le Gouvernement central et les Structures de l’Eglise catholique en R. D. Congo, notamment l’IFOD et la Caritas Congo, sans être appelé par les parties concernées ou sans qu’il soit prouvé qu’elles aient été incapables de résoudre le différend ? N’est-ce pas là l’usage du droit de la force et non de la force du droit ? N’est-ce pas là un exemple clair d’abus de l’autorité qui devrait être au service de la Nation ? » S’interroge le prélat.
Par ailleurs, renchérit-il : « quelle a été l’infraction commise par la Caritas ? Et en violation de quelle loi ? Et si infraction il y avait, la cause devrait-elle être déférée au Ministre de la Justice et non aux Cours et Tribunaux ? Non, Monsieur le Gouverneur, vous et votre Gouvernement, vous êtes allés au-delà de vos compétences, usant de l’intimidation en vous servant du pouvoir que l’Etat vous donne au service des citoyens« .
« Le Ministre provincial de la Justice est-il désormais une autorité judiciaire ? Est-il devenu le Parquet qui peut enquêter sans besoin de requête ? Par qui avait-il été saisi ? Devons-nous soupçonner les infractions ou devons-nous aller à leur recherche ? Personne n’est dupe ! Le fait d’orienter votre attention vers la Caritas qui s’occupe de la paie des enseignants cache mal vos intentions. Et, ce qui est arrivé n’est que la conséquence prévisible de ce qui avait motivé l’ordre de mission et son exécution.
Qui peut croire que le Gouvernement provincial est au service de la Nation et actualise les politiques du Chef de l’Etat lorsque de manière éhontée un Ministre provincial de la Justice quitte son Cabinet, escorté par dix policiers et un militaire, armés jusqu’aux dents, arrête les paisibles citoyens sous des motifs fallacieux et ravit l’argent des pauvres enseignants, fruit de leur pénible travail et du devoir du Gouvernement central de notre pays ?« .
Finalement autant de questionnement auquel Boobo Boloko devra fournir des explications non seulement à l’église catholique qu’il vient de provoquer, mais également aux ministres du Budget, des finances et de la fonction publique qui, au nom du gouvernement congolais, avaient signé ce protocole d’accord en 2019.
Voici le gouverneur Boobo Boloko dans de beaux draps en voulant faire voir dans son zèle à l’archevêque que « voilà moi Boobo, je vous dirige ! ». Dossier à suivre !