Les masques sont tombés à tour de rôle. Après la proposition française adoptée au Conseil de sécurité de l’ONU au mois de juillet dernier en rapport avec la prorogation du régime de restriction qui frappe la RDC quant à l’acquisition par elle des équipements militaires, c’est au tour des USA de se prononcer en faveur du maintien de ce régime de restriction alors que l’Etat congolais avait saisi le Conseil de sécurité de l’ONU aux fins d’obtenir la levée de cette mesure dont les effets sont ressentis par le seul gouvernement congolais et non par les groupes armés qui écument la partie Est du pays, en proie à des violence indescriptibles.
La question que les Congolais se posent est celle de savoir en quoi contribue ce régime de restriction s’il ne peut pas empêcher les groupes armés à se procurer des armes ?
Du coup, ceux qui soutiennent ce régime deviennent aux yeux des Congolais complices de l’affaiblissement de l’armée loyaliste et de la montée en puissance du M23, dont même le Secrétariat Général de l’ONU ne sait (ou sait mais n’ose pas citer) l’origine de ses équipements militaires.
Un Congolais, choqué par cette attitude hypocrite de l’ONU et de certains membres du Conseil de sécurité a explosé de colère en criant : « Enfin ! Mais arrêtez France ! Arrêtez USA ! Le monde a déjà compris votre rôle et vos intérêts dans ce qui se passe en RDC… »
La Russie n’en veut plus !
De la Chine à la Belgique, les bouches commencent à s’ouvrir pour réclamer en faveur de la RDC le changement du régime de notification d’achat d’armes comme c’est le cas pour la Russie, vendredi 9 décembre, également favorable à « rectifier rapidement le régime des sanctions », affirme son ambassadeur au Conseil de sécurité de Nations-Unies à New-York.
« Nous sommes également favorables à rectifier rapidement le régime des sanctions visant le gouvernement de la RDC dans l’objectif de permettre au secteur de sécurité de se renforcer« , a révélé Vassili Nebenzia, représentant permanent de la Russie au Conseil de sécurité.
A l’origine destiné simplement pour les États de signaliser au Conseil de sécurité les armes vendues à la RDC ou tout soutien matériel y compris la présence d’armées étrangères, ce régime de notification s’est transformé en embargo d’achat d’armes alors que la RDC depuis plus de 25 ans fait face à plusieurs centaines de groupes armées dans sa partie Est, alimentés par de multinationales occidentales en quête de matières premières pour leurs industries, et dans ce far-Est congolais, un pays voisin génocidaire dans sa culture et dans son âme le Rwanda, qui joue aux gros bras parce que soutenu maladroitement par une certaine communauté internationale.
En effet, avec le changement de narratif depuis l’avènement du gouvernement Sama Lukonde et devant les évidences sur le théâtre du conflit dans l’Est de la RDC, le bon sens et la vérité commencent à prendre le dessus sur le mensonge institutionnalisé de Paul Kagame. C’est ainsi que depuis quelques semaines, la rhétorique au niveau international tend à changer, du moins les avis commencent à diverger entre les grandes puissances au niveau de discours. Reste à savoir jusqu’où iront-elles ?
Quelque chose qui est sûre à ce jour est que la persévérance et l’opiniâtreté de la diplomatie congolaise ont fini par faire entendre sa voix et que la peur a changé de camp. La reconnaissance de la responsabilité du Rwanda par certains pays occidentaux, la présence de la ministre de la justice Rose Mutombo à la Haye et la publication du livre blanc ne font que renforcer la position de la RDC dans sa recherche de la paix et de la justice pour les victimes.
En attendant, la RDC croise les doigts et reste suspendue à la décision prochaine du conseil de sécurité sur le régime de notification tant décrié par certains de ces membres.
Pour rappel, la question de la levée du régime de restriction sur les équipements militaires a été débattue au Conseil de sécurité la semaine dernière. La Chine et la Russie, notamment, ont soutenu la RDC ; tandis que les USA ont fait tomber leur masque en imitant la France.