Par Simon Mutombo (Correspondance particulière)
Le 8 décembre 2022, le Conseil de sécurité était en réunion sur la situation générale en République Démocratique du Congo avec finalité le renouvellement du mandat de la Monusco tel que prévu dans la Résolution 2612 (2021) adoptée lors de sa 8936e le 20 décembre 2021. En effet, il y est prévu au point 22 la prorogation de ce mandat « jusqu’au 20 décembre 2022 (…) et, à titre exceptionnel et sans créer de précédent ni remettre en cause les principes convenus régissant les opérations de maintien de la paix, de sa brigade d’intervention » …
Au cours de cette session préparatoire, les délégués des 15 pays membres du Conseil de sécurité, dont 5 permanents et 10 non permanents – auxquels se sont joints ceux de la RDC et du Rwanda – se sont exprimés sur plusieurs points, en priorité la situation sécuritaire aggravée par l’aventure M23, situation reposant la problématique de l’embargo sur les armes auquel est astreinte la RDC depuis 2008.
Certes, certains membres du Conseil de sécurité continuent de se prononcer pour le maintien de l’embargo, mais sous une forme allégée consistant à soumettre Kinshasa à une procédure notification de ses besoins.
D’autres, par contre – et ils constituent la majorité – préconisent la suppression pure et simple de cet embargo, de façon à permettre à la RDC d’accéder librement au marché des armes sans aucune restriction. Parmi ces pays, on s’en doute, la République Populaire de Chine.
Geng Shuang, son représentant permanent adjoint auprès des Nations Unies, en a appelé le 8 décembre dernier à la levée de l’embargo sur les armes à destination de la République démocratique du Congo.
Se fondant sur les multiples informations confirmant la possession, notamment par le M23, « des armes plus sophistiquées que les forces de sécurité de la RDC » et même plus que celles de la Monusco selon le double aveu de la cheffe de la Mission onusienne Keita Bintou et du secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres, le délégué de la Chine a souligné « l’impact négatif de l’embargo sur les armes du Conseil de sécurité sur les capacités sécuritaires des autorités congolaises ». Du reste, cela « va à l’encontre de l’objectif initial du Conseil à ce sujet », affirme-t-il, se référant, d’un côté, sur le rapport du Comité des sanctions en visite récemment dans les Grands-Lacs et, de l’autre, sur les avancées réalisées par la RDC dans les réformes opérées dans des domaines-clés, entre autres la sécurité, la croissance économique, le développement local des 145 Territoires et le processus électoral.
S’agissant particulièrement de la sécurité, Geng Shuang en a déploré la détérioration du fait des attaques du M23 occasionnant des tueries, des déplacements massifs des populations civiles, des viols, des pillages etc.
« Il est impératif de désescalader la situation et de rétablir la stabilité le plus rapidement possible. Tous les groupes armés, y compris le M23, doivent immédiatement cesser les hostilités, déposer leurs armes sans condition, se retirer des zones occupées et s’engager dans le dialogue politique et le processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration », a-t-il déclaré haut et fort, convaincu que « les pays de la région constituent une communauté de sécurité et les parties concernées devraient, sur la base du respect des intérêts et des préoccupations de chacun, résoudre leurs différends par le dialogue et les consultations dès que possible et éliminer les menaces à la sécurité par une combinaison de mesures ».
La République Populaire de Chine entend rester un partenaire fiable et viable de la République Démocratique du Congo. Elle le témoigne en tous lieux et en toutes circonstances, non sans souhaiter – cela va naturellement de soi – la réciproque.