Le monde scientifique et le monde musical congolais sont tous deux en deuil. D’un côté, l’Université de Kinshasa a perdu deux de ses imminents professeurs, le politologue Godefroid Kabengele Dibwe, secrétaire général administratif, décédé le 9 décembre 2022 aux Etats-Unis, et l’hydrologue Vincent Lukanda, décédé lui le 10 décembre à Kinshasa, soit un jour après. Et d’autre part, le monde musical a perdu le 14 octobre dernier, le célèbre saxophoniste Kiamuangana Mateta dit Verckys qui n’est pas toujours enterré, et le 10 décembre dans la matinée la chanteuse Tshiala Muana adulée sous les appellations de « Reine de mutuashi » et « mamu nationale ». Donc, dans la morgue, les Congolais ont deux professeurs d’université et deux musiciens.
Alors que le comité d’organisation du deuil de Verckys dirigé par Félix Wazekwa S’grave aurait introduit un devis de 500 mille USD et que le gouvernement aurait rabattu ce montant à 200 mille, on ne sait pas combien les musiciens demanderont encore auprès du gouvernement pour l’enterrement de Tshiala Muana parce que ce dernier par l’entremise de sa ministre de la Culture et arts, s’est prononcé déjà sur la prise en charge des obsèques de la « Reine de mutuashi ».
Si souvent le gouvernement a pris l’habitude de contribuer financièrement aux obsèques des artistes-musiciens, ce qui n’est pas une mauvaise chose étant donné que leurs chansons contribuent à véhiculer la culture congolaise en Afrique et dans le monde, il en fait moins pour les professeurs d’universités, ces donneurs des connaissances et ces façonneurs des ministres et autres catégories de personnes œuvrant dans plusieurs domaines de la vie.
Le constat général est que ces derniers meurent et sont souvent enterrés dans l’incognito sans moindre hommage des dirigeants du pays, pourtant produits de leurs formations.
S’il est vrai qu’ils ne meurent pas tous au même moment, la circonstance a fait cette fois-ci que la morgue garde en ce mois de décembre 2022, deux professeurs et deux musiciens congolais. Quelle sera l’attitude du gouvernement ? Va-t-il s’occuper seulement des musiciens comme d’habitude ou va-t-il cette fois-ci intervenir aussi pour les inhumations dignes de ces professeurs qui ont si bien servi le pays ? Observons !