Ni moi, ni Ngobila n’avions été consultés, dixit Gérard Mulumba dit Gecoco, Vice-gouverneur de la ville de Kinshasa au sujet des nominations de bourgmestres de sa juridiction politico-administrative par le Chef de l’État Félix Tshisekedi sur proposition du ministre de l’intérieur Daniel Aselo.
Du coup, ceux qui lisent les lois du pays sont ébahis par l’ignorance notoire et manifeste du vice-gouverneur des dispositions d’une loi régissant pourtant son champ d’action, à savoir la loi organique n° 08/016 du 07 octobre 2008 portant composition, organisation et fonctionnement des Entités Territoriales Décentralisées (ETD) et leur rapport avec l’Etat et les provinces.
Non sans raison, car en effet, en dehors du fait que nulle part cette loi dit in extenso que la nomination des bourgmestres devra faire l’objet de consultation du gouverneur et de son adjoint, au contraire elle stipule expressis verbis, qu’ « en attendant l’organisation des élections urbaines, communales et locales par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) conformément à la constitution, les autorités des différentes entités territoriales décentralisées actuellement en poste sont gérées conformément au décret-loi 082 du 02 janvier 1998 portant statut des autorités chargées des circonscriptions électorales. »
Et pour être précis évitant le vide juridique qui souvent profite aux nains scientifiques, l’article 1er dudit décret énonce ce qui suit : » Sont soumis au présent statut : les Gouverneurs des provinces ; les administrateurs territoriaux et les bourgmestres« .
Dans son article 3, il est écrit : » Sous réserve de ce qui sera dit à l’alinéa 2 ci-dessous, les autorités visées au point 1 de l’article 1er sont nommées par le Président de la République sur proposition du Ministre de l’Intérieur, » fin de citation.
Alors quelle mouche a donc piqué « 48 heures » pour s’emporter ainsi sans raison ? « Tout n’est pas théâtre », dit souvent Christophe Mboso dit « Vieux Biden », le président de l’Assemblée nationale. Une simple demande au Conseiller juridique du gouvernorat aurait éviter le ridicule au vice-gouverneur qui a montré à la face de tous les Kinois qu’il est à ce poste par clientélisme car il est anormal d’être régi par des textes mais sans connaitre ces textes qui devront être comme une bible pour les Chrétiens et un boussole pour les marins et les pilotes.
Voilà pourquoi le président Mobutu s’arrangeait à ce qu’un militant du MPR de l’époque qui devait accéder aux charges d’État puisse passer par l’Institut « Makanda Kabobi » qui au-delà d’être l’école du parti « État », a formé la crème de politiciens que le Zaïre a connu y compris Étienne Tshisekedi d’heureuse mémoire.