Sans aucun doute, le comédien français Louis de Funès a laissé plusieurs disciples parmi les dirigeants européens mais surtout parmi ceux Français, rien qu’à voir la farce que vient de présenter l’Union européenne à travers ses sanctions contre certaines personnalités congolaises dont l’ancien député national et ancien ministre du Développement rural, Justin Bitakwira.
En effet, honteuse après les multiples condamnations contre l’agression rwandaise sur le sol congolais, l’Union européenne qui était passive, est passée à l’action, jeudi 8 décembre 2022, en ajoutant 8 nouvelles têtes dans la liste des personnes faisant l’objet de mesures restrictives en raison de la situation en République démocratique du Congo. Mais simplement, les dirigeants de l’UE ont pêché les fretins, laissant les requins se mouvoir librement dans l’océan. Ce qui apparaît comme une grande farce surtout en ce qui concerne Justin Bitakwira et Willy Ngoma.
Au premier, les bonzes de l’UE lui reprochent d’avoir, de manière répétée dans ses discours publics, « incité à la violence et encouragé la discrimination et l’hostilité à l’égard de la communauté Banyamulenge (…) ». « Ces discours et déclarations incendiaires contribuent à alimenter les conflits et la violence en RDC, en particulier dans la région des hauts plateaux, caractérisées par des conflits intercommunautaires ». Et de conclure : « Justin Bitakwira est donc responsable d’entretenir le conflit armé, l’instabilité et l’insécurité en RDC en incitant à la violence », selon les décideurs de l’EU.
Sans tarder, le petit-fils de sa grand-mère n’a pas attendu pour contrattaquer les Occidents de l’EU sur les radios Top Congo FM et Okapi, en leur opposant leur propre histoire européenne dont il s’inspire face à l’agression de la RDC par le Rwanda : « c’est ce que Charles de Gaulle a fait lorsque l’Allemagne a envahi la France » ou « ce que Aimé Césaire a dit qu’il est la bouche de ceux qui n’ont pas de bouche ».
Et de soupçonner : « Je crois qu’il y a parmi un membre de l’Union européenne (…) qui est un rwandais contre lequel nous nous battons et qui a glissé mon nom ». Ense disant non concerné par ces sanctions, Justin Bitakwira charge la communauté internationale « qui a imposé l’embargo à un pays agressé » et qui « commence à faire taire tout Congolais ou toute Congolaise qui défend son pays » à l’instar de lui.
A « Bitacle » de s’innocenter : « Je n’ai jamais pris l’arme. Je ne fais pas partie des groupes armés. Je n’ai jamais tué, même pas un seul rat. Personnellement, je ne me reproche de rien, à part défendre mon pays… Je défends les intérêts de la RDC. Je défends les intérêts du Kivu tout entier, enflammé où il y a eu des tueries en masse, des assassinats. A Makobora, à Katogota, à Kasika, à Munga. Tous ces criminels, se promènent en Europe, en Asie, aux Amériques, comme en Afrique. Où sommes-nous avec le rapport Mapping ? Si ce n’est pas l’Union Européenne qui garde ce rapport dans les tiroirs. L’UE connaît bien ceux qui ont tué à Makobola, Katogota, Gatumba et aujourd’hui à Kishishe ».
Frappe contre Willy Ngoma : une diversion !
Alors qu’il est reconnu internationalement que c’est le Rwanda avec Paul Kagameà sa tête qui agresse la RDC et sème la mort et désolation dans l’Est de la RDC et que l’on attendait des sanctions contre le dirigeant rwandais, l’UE a fait une véritable diversion en sanctionnant un individu qui n’est même pas au front et qui n’a aucune ambition de mettre ses pieds en Europe parce que pauvre et dépourvu des moyens : le colonel Willy Ngoma, l’instrumentalisé porte-parole du M23 !
Ce dernier, à en croire des posts sur les réseaux sociaux, n’a pas manqué de réagir et de s’en prendre violemment à l’Union européenne en lui demandant de sanctionner le Rwanda, qui est cité dans le rapport de l’ONU, comme instigateur des attaques dans l’Est du Congo.
« Le rapport de l’ONU parle du Rwanda. Quand il y a négociation, on invite le Rwanda. L’UE doit diriger ses sanctions vers ceux qui sont dans le rapport de l’ONU et non contre un porte-parole que je suis. Les autorités du M23 sont dans l’UE et l’ONU, mais on donne sanction à un monsieur qui ne connait même pas la couleur de l’Europe », aurait-il déclaré.
Avant d’ajouter : « Que l’UE commence d’abord par dire au monde entier, l’utilité et l’importance de 20 millions d’euros en destination du Rwanda. Les vrais criminels sont dans l’UE et l’ONU. Aujourd’hui, moi, Willy Ngoma je peux quitter le M23. Mais cela n’aura aucun effet. Car je ne suis qu’un simple porte-parole et je ne peux pas supporter la charge de vrais criminels. L’ONU et l’UE savent les vraies autorités du M23. En droit quand on arrête un criminel. On arrête aussi ses collaborateurs. Si, l’UE continue avec ses aventures, nous allons citer aussi les noms de vrais criminels ».
L’histoire étant répétitive, l’instrumentalisé porte-parole du M23 a pleinement raison, car en effet le cas de Jean-Pierre qui a fait plus de 10 ans de prison à la Cour pénale internationale (CPI) pour les crimes commis par ses troupes du MLC en République centrafricaine, est une véritable jurisprudence des responsabilités de chefs de guerre. Mêmement pour Roger Lumbala qui croupit en prison à Paris pour les crimes des troupes du RCD/N à Mambasa. Donc, c’est Kagame que l’UE devait sanctionner et non le pauvre Willy Ngoma. Malheureusement, au lieu de sanctionner le Rwandais qui endeuille plusieurs familles dans la partie Est de la RDC et sème la désolation, il est au contraire gratifié avec 20 millions d’euros pour renfoncer son armée assassine. Un scandale scandaleusement scandaleux de la sacrée Union européenne ! Mais tout finira un jour : Napoléon, Hitler, Mussolini… sont passés, finissant très mal leur vie. Kagame le sera aussi.
