A l’occasion de la célébration de la journée nationale de l’arbre, le ministère de l’Environnement et développement durable dirigé par Mme Eve Bazaïba a organisé ce lundi 5 décembre 2022 à Fleuve Hôtel, un atelier de lancement officiel du Programme de gestion durable des forêts (PGDF).
D’après la vice-premier ministre, ministre de l’Environnement et développement durable, Eve Bazaïba, l’objectif du PGDF est de créer les conditions d’une gestion plus durable des forêts en RDC, programme qui s’inscrit dans le cadre de l’initiative pour la Forêt d’Afrique centrale (CAFI) dont la finalité est la mobilisation de la finance climatique pour le développement durable des pays bénéficiaires, à travers la mise en place du Fonds national REDD+ (FONAREDD) destiné entre autres à la mise en œuvre du Plan d’investissement REDD+ dont celui de la RDC.
C’est ce qui a justifié l’invitation à intervenir dans cet atelier, lancé au nouveau secrétaire exécutif du FONAREDD, Bavon N’sa Mputu Elima. Exposant ainsi sur les attentes du FONAREDD sur le PGDF, Bavon N’sa Mputu a commencé d’abord par remercier vivement Mme le VPM Eve Bazaïba pour son engagement personnel et pour l’appui accordé à la conduite de ce très long et difficile processus de levée des conditions suspensives au démarrage de ce Programme.
« Ce programme vient non seulement appuyer le Ministère de l’environnement et du Développement durable à réaliser les Jalons ‘’Forêts’’ de la Lettre d’Intention signée avec CAFI, mais répond d’abord et avant tout à une préoccupation nationale importante : celle de la bonne gouvernance forestière, pour assurer pleinement cette position stratégique du ‘’Pays Solution’’ », a déclaré Bavon N’sa Mputu avant de signaler que « le contexte politique également, la parafiscalité et la compétition du secteur informel ne permettent pas une contribution significative du secteur formel du bois à l’économie nationale. Une amélioration significative de la gouvernance – aux échelles nationales, provinciales et locales – est indispensable pour que la valorisation actuelle des ressources forestières se fasse dans des conditions de durabilité visées par la Stratégie Nationale REDD+ ».
Pour le nouveau secrétaire exécutif de FONAREDD, ce programme revêt une haute importance et les attentes des différentes parties prenantes à la gouvernance forestière dans la mise en œuvre de ce programme sont grandes. « Nous ne pouvons pas nous permettre d’échouer dans ce vaste chantier qui se lance aujourd’hui », a-t-il exhorté les participants parce que de cela dépend, explique-t-il, primo, le renforcement de la gouvernance du secteur forestier par l’opérationnalisation du Conseil Consultatif National des Forêts, l’élaboration d’une politique forestière nationale, la révision du code forestier, le renforcement de l’observatoire indépendant des forêts, la lutte contre l’exploitation illégale, le macrozonage forestier, et la programmation géographique des concessions industrielles de l’exploitation forestière. Secundo, la promotion d’un modèle d’exploitation durable dans les concessions forestières, ainsi que dans le secteur artisanal. Tertio, la promotion des différentes approches participatives d’aménagement et de gestion durable des forêts par les communautés locales et les Entités Territoriales Décentralisées. Et quarto, le renforcement des compétences des gestionnaires forestiers locaux.
« Au regard des grandes attentes pour ce programme, nous sollicitons de tous un accompagnement rapproché pour donner corps à un processus largement participatif. Pour se faire, le programme devra donc développer très rapidement un dispositif de communication qui implique à chaque étape et qui informe au plus vite toutes les parties prenantes des avancées enregistrées dans la mise en œuvre et des difficultés et obstacles qui requièrent une action collective », propose-t-il.
Reconnaissant que ce programme très attendu démarre tardivement, cela n’empêche pas à Bavon N’sa Mputu d’avoir l’espérance de sa réussite. Voilà pourquoi il appelle tous les acteurs à internaliser cette réalité et de la traduire dans les faits et gestes quotidiens dans la mise en œuvre de ce programme.
D’où, au nom du Secrétariat Exécutif du FONAREDD, il exhorte tous les acteurs et toutes les parties prenantes à être à la fois ouvrier et sentinelle de ce vaste chantier qui se lance aujourd’hui en recommandant l’organisation dans un délai très court, du premier comité de pilotage du Programme avec un Plan de Travail et Budget Annuel « PTBA » qui dévoile les grandes avancées attendues. Car, d’après lui, c’est ce Plan de Travail et Budget Annuel « PTBA » 2023 qui devrait en principe démontrer que le programme s’apprête à relever les défis du secteur.
Il faut signaler à cet atelier la présence du ministre des finances, Nicolas Kazadi, dont le ministre a sous sa tutelle le FONAREDD, de l’ambassadeur d’Allemagne qui préside le CAFI, de l’ambassadeur de la France et de représentants des différents partenaires intervenants dans le domaine de l’environnement.