La 6ième édition Expobéton a ouvert ses portes ce mercredi 30 novembre au palais du peuple ce, en présence du Chef de l’État, Félix Antoine Tshisekedi, le président du sénat, Modeste Bahati Lukwebo, de l’Assemblée Nationale, Christophe Mboso, du premier ministre, Sama Lukonde, et de ses membres du gouvernement, de quelques sénateurs et députés, du gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila, et des autres partenaires et sponsors qui ont toujours accompagné cette activité.
A l’entame de ladite cérémonie, le président du comité d’organisation de ce forum, Jean Bamanisa Saidi, a dans sa prise de parole fait le diagnostic de la ville de Kinshasa à ce jour autour de cinq piliers avant de proposer de pistes de solutions sur le plan de l’administration publique nationale, provinciale et locale, sur le plan social avec l’éducation et la santé pour les populations grandissantes de la ville-capitale, le transport et la mobilité de ces populations, la normalisation et les standards dans le domaine foncier et enfin, le financement et la prise en charge des besoins grandissants de la ville de Kinshasa.
« Kinshasa, une ville, une capitale et siège administratif. Une juxtaposition ou superposition qui ne permet pas sa bonne gestion. Des bouchons désastreux qui se vivent au quotidien dûs non seulement à l’incivisme des conducteurs, mais également aux infrastructures qui ne répondent pas à sa croissance démographique », a-t-il rappelé.
Impliquant le Chef de l’État Félix Tshisekedi dans cette démarche, Jean Bamanisa estime qu’il y a lieu de ramener Kinshasa au statut de 25 autres provinces composée de plusieurs villes. De ce fait, il propose de promouvoir la formation des urbanistes pour faire face à certains problèmes auxquels font face la ville aujourd’hui ; la défiscalisation des matériaux de production de béton ; mettre fin à la superposition des régies financières nationale et provinciale.
Pour le gouverneur de la ville de Kinshasa, Ngobila Mbaka, il trouve injuste que la ville de Kinshasa soit exclue du processus d’acquisition des terres, processus devant faciliter l’érection des habitations sociales. Pour lui, le désordre foncier que l’on constate dans la ville est l’œuvre de l’exécutif national ou du gouvernement de la république à travers le Ministère des Affaires foncières. Il souhaite qu’on revoie cet état de chose pour l’implication de la ville dans le foncier de sa juridiction politico-administrative. Gentiny Ngobila n’est pas allé par le dos de la cuillère pour charger une fois de plus le ministère des Affaires foncières d’être à la base des érosions, inondations, le refoulement des eaux des rivières et du fleuve, conséquence de l’occupation anarchique des terres telle que pratiquée par ce ministère tel qu’en témoignent les lotissements sur la baie de Ngaliema.
Quant au président du caucus de sénateurs de la Kinshasa, Didier Mumengi, il a rappelé toutes les recommandations de leurs vacances parlementaires et fait quelques propositions pour faire de Kinshasa à l’horizon 2036, une ville où fera beau-vivre. Car d’après les prévisions du PNUD, à l’horizon 2050, Kinshasa sera l’une de villes la plus peuplée d’Afrique et du monde. D’où l’atténuation de conséquences de cette démographie doit interpeller les décideurs.
Partant du constat des bouchons dans la ville, il relève que les écoles sont responsables à 55,4% des embouteillages car, les meilleures d’entre elles se trouvent concentrer à la seule commune de la Gombe. Il propose que les promoteurs de ces meilleures écoles étendent leurs écoles dans toutes les communes et que les inscriptions se fassent en tenant compte de lieu de résidence des enfants, cela réduirait sensiblement ces embouteillages.
Toujours pour juguler les bouchons, Didier Mumengi prône également l’instauration de péage pour les véhicules aux portes de la Gombe pour décourager l’usage des véhicules individuels ; l’installation de système de parking payant ; mais aussi mettre fin au monocentrisme de la ville ; faire de la Fikin un centre-ville de Kinshasa à cause de sa position géo-stratégique au cœur de la ville ; dématérialiser l’accès au carburant ; utiliser le transport fluvial avec des bateaux-taxi, bateaux-bus.
Prenant la parole en dernier, l’hôte de ce forum, le président du sénat Modeste Bahati a affirmé devant le Chef de l’État que l’apport de chaque institution et de chaque citoyen est requis pour revêtir Kinshasa de sa plus belle robe d’antan. Il recommande la prise en compte des différents plans d’aménagement datant des anciennes époques jusqu’à ce jour.
Aussi, recommande-t-il de rassembler au cours d’un grand forum, tous les spécialistes en la matière pour rédiger un Master-plan 2036, car cette année, Kinshasa totalisera 70 ans. Pour Modeste Bahati Lukwebo, l’institution qu’il chapeaute a dépassé l’étape de constatation, de dénonciation. Il faut maintenant agir et plus vite, avant de déclarer ouverts les travaux de ce 6ième forum Expobéton.
