Par Aimés Katako/ Analyste politique
En marge de la COP27, tenue du 6 au 18 novembre dernier en Egypte, le premier ministre congolais, Jean-Michel Sama Lukonde, a été approché par David Malingha, pour le compte de l’Agence de presse américaine spécialisée dans les questions économiques et financières « Bloomberg », une agence qui a toujours montré sa position négative à l’égard des intérêts de la Chine dans le monde.
La dernière livraison de cette agence, du 23 novembre passé sur « les accords miniers chinois en cours de révision alors que la RDC vise des profits exceptionnels » en témoigne, sous-titrant « le premier ministre veut que les différends concernant SICOMINES et TENKE soient résolus d’ici la fin de l’année » et « le gouvernement affirme que les termes de l’accord minier de 2008 sont inéquitables ».
Si cet organe de presse se penche sur cette affaire, il est important de savoir ses motivations. Pourquoi comme tout professionnel des médias ne pourrait-il pas évoquer toutes les parties prenantes sans prendre position ou évoquer l’apport de la Chine au développement de la RDC ?
Dans cette optique, il est important de rappeler les aboutissants du contrat sino-congolais conclu en 2008, contrat dont le mérite, qui n’est plus à démontrer, d’avoir sauvé la RDC de l’effondrement planifié au lendemain de la Perestroïka fin 1989.
En 2005 et 2006, les partenaires dits traditionnels (bilatéraux et multilatéraux) impliqués dans la gestioninstitutionnelle des pays africains depuis la colonisation avaient encouragé notamment les Congolais à aller au référendum constitutionnel et aux élections. Mais cette participation avait été conditionnée par la reprise de la coopération structurelle suspendue au début des années 1990.
Ainsi pendant près de 15 ans, beaucoup de pays émergents avaient tourné le dos à la RDC, à l’exception de la Chine. Le pays est resté sans programme de coopération en matière de développement, le substituant à juste titre en aide humanitaire.
Jusqu’en 2008, les autorités congolaises nouvellement élues en 2006, n’ont pas vu se réaliser les promesses faites par ses partenaires. Et cette situation cherche à se pérenniser jusqu’à l’heure actuelle en donnant des promesses veines d’investissement.
La plus grande initiative salvatrice, le contrat sino-congolais combattu ouvertement, dès sa signature, par les mêmes partenaires qui, au demeurant, continuent de le diaboliser, a permis la République Démocratique du Congo à inviter d’autres partenaires économiques. Pourquoi en vouloir au contrat sino-congolais alors qu’il est porteur d’espoir en termes de développement ? Certains partenaires voudraient-il voir la RDC rester dans le statuco ?
En effet, de 1990 à 2022, une bonne trentaine d’années déjà, les congolais ne voient toujours pas de promesses renouvelées par des investisseurs américains ou européens pour intervenir dans les mines, les hydrocarbures, l’agro-industrie, se concrétiser, pourtant trois créneaux porteurs de fruits économiques
Pragmatiquement, la RDC sait que la Sicomines a produit 155.630 tonnes de cuivre et 886 tonnes de cobalt en 2020. Le pays sait également que la Chine a dépensé environ 900 millions de dollars pour les infrastructures, représentant à ce jour le bilan du contrat sino-congolais.
Il sait aussi ce qui est à la base du gap entre les infrastructures et l’exploitation minière réalisée jusque-là. Mais malheureusement, ce qui sont prêts à tout payer pour la dissolution de la coopération, cherchent la faille même lorsqu’il n’en existe aucune.
Relations au beau fixe, le premier ministre Sama Lukonde parlant de la Sicomines S.A. : « En termes d’infrastructures, ils sont très ouverts »
Lorsque Bloomberg note dans son article que, ni les responsables de la Sicomines, ni l’ambassade de la Chine en RDC, moins encore China Railway Group ne répondent pas à la correspondance leur adressée, l’équivoque à lever est d’en identifier le demandeur. Si le demandeur est le Gouvernement, Bloomberg ne dit pas la vérité, car les échanges par courrier et les échanges par délégations se font régulièrement et correctement. Les responsables de la Sicomines S.A. ont toujours répondu positivement aux appels du Gouvernement, et le Gouvernement a toujours réagi positivement à chaque demande des responsables de l’entreprise. Pour dire, les relations RDC-Sicomines sont au beau fixe !
Si, par contre, le demandeur est Bloomberg – dont la méfiance par rapport à la Chine est un secret de polichinelle –rien n’oblige les autorités (ambassade), ni les investisseurs chinois à répondre à un média quand on connaît le traitement qui peut être fait d’une information livrée de bonne foi.
Cette vérité étant établie, l’essentiel à retenir des propos du Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde se résume, primo au souhait de re-visitation du contrat sino-congolais, secundo à la perception en espèce de l’impôt exceptionnel, tertio de la reconnaissance de l’esprit d’ouverture de la partie chinoise.
A propos des paiements supplémentaires se justifiant par des superprofits réalisés par la Sicomines en raison de la flambée des prix des matières premières, Bloomberg est dans un suggestionnement puisqu’il est de notoriété publique que la caractéristique première de tout marché est l’offre et la demande. Ce qui ne peut pas, dans le cas inverse, plaider pour la suspension ou la suppression des paiements supplémentaires. A lui seul, ce suggestionnement confirme, si besoin est, que l’agence Bloomberg excelle dans sa ligne éditoriale celle de discréditer, à tout prix, la Chine quand bien même, pour le cas particulier de la RDC.
Un développement bilatéral harmonieux
Mais malheureusement, leurs interventions ne resteront que des coups de bâtons dans l’eau. Car les peuples congolais et chinois ont tracé leur voie vers un développement bilatérale harmonieux. Les président chinois Xi Jinping et son homologue de la République Democratique du Congo (RDC), Félix-Tshisekedi, ont échangé jeudi à l’occasion du 50ème anniversaire de la normalisation des relations diplomatiques bilatérales de leurs pays respectifs.
« M. Xi a souligné dans un message qu’au cours des cinquante dernières années, les relations Chine-RDC s’étaient développées de manière saine et stable, et que l’amitié traditionnelle n’avait cessé de s’approfondir », écrit l’agence officielle chinoise.
Les deux Chefs d’État se sont déclarés prêts à travailler ensemble pour saisir le 50ème anniversaire comme une occasion d’approfondir la confiance politique mutuelle et de renforcer cette coopération.
Les deux pays ont établi un partenariat stratégique de coopération mutuellement bénéfique et ont obtenu des résultats fructueux dans la coopération pratique, ce qui a grandement amélioré le bien-être de leurs peuples.