Le chef de l’État Félix Tshisekedi et ses homologues rwandais Paul Kagame ainsi que burundais Évariste Ndayishimiye sont attendus pour un nouveau sommet ce mercredi 23 novembre 2022 à Luanda en Angola, sur invitation du président angolais João Lourenço.
Ce nouveau sommet intervient juste après le ballet diplomatique qui a eu lieu dans la capitale congolaise Kinshasa, il y a plus d’une semaine avec à la clé la visite à Kinshasa et à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, d’Uhuru Kenyatta, ancien chef d’État kenyan et actuel facilitateur de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) pour la paix en RDC, qui d’ailleurs prendra part à ces assises.
D’après les informations relayées par la présidence angolaise, ce nouveau sommet de Luanda aura pour objectifs d’approuver le plan d’action pour la paix en République démocratique du Congo et de rétablir les bonnes relations Rwanda-congolaises.
Sommet à solution ou nouveau mythe de Sisyphe ?
Les rencontres entre le chef de l’État Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame se sont multipliées au cours de cette année, entre celle de Luanda 1 tenue en juillet dernier sous l’égide de João Lourenço, mais également celle de New-York tenue en septembre, en marge de la 77ème session de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies, sous l’initiative du chef d’État français Emmanuel Macron, mais aucune décision prise n’a été mise en exécution par Kigali. De quoi susciter encore beaucoup de doutes quant à la finalité de ce nouveau sommet de Luanda !
Si l’objectif du chef de l’État Félix Tshisekedi et des initiateurs de ces différentes rencontres est de mettre fin à la guerre dans l’Est de la République démocratique du Congo, cela ne semble pas être la volonté de Kigali qui ne cesse de soutenir militairement les terroristes du M23.
A titre illustratif, à l’issue de cette rencontre de Luanda entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame le 6 juillet dernier, il a été décidé la mise en place d’une feuille de route censée permettre la désescalade et faciliter la normalisation des relations entre Kinshasa et Kigali. « Cette feuille de route prévoit la cessation immédiate des hostilités, ainsi que le retrait immédiat et sans condition du M23 de ses positions en RDC », avait annoncé le communiqué final de ces assises.
Étrangement, 24 heures après, soit dès le 7 juillet, soutenu par le Rwanda, le M23 avait lancé des attaques à Kanyabusoro dans le territoire de Rutshuru dans le Nord-Kivu contre les Forces armées congolaises. Une action désagréable du pouvoir de Kigali qui avait par la même occasion enterré définitivement les conclusions de la tripartite de Luanda, un jour seulement après sa signature.
Quatre mois après cette débâcle, la tenue de ce nouveau sommet à Luanda suscite encore des doutes quant à la sincérité de Paul Kagame qui ne cesse d’enterrer ses propres engagements relatifs à la paix dans l’Est. Il faudra bien attendre l’issue de ce sommet pour savoir s’il y aura bel et bien des solutions concrètes ou encore la continuité d’échecs comme dans le mythe de Sisyphe. Non sans raison, car le Satan le diable ne repentira jamais.
Dossier à suivre !