Obligation de déclaration des armes achetées par la RDC, Christophe Lutundula vocifère : « Nous n’en voulons plus…c’est une injustice inadmissible ! »  

Le vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, a au cours du briefing avec la presse tenu le vendredi 11 novembre dernier, exprimé le mécontentement de la République démocratique du Congo à demeurer sous des contraintes relatives aux achats des armes de guerre et autres matériels militaires.

« Il n’y a aucune raison objective aujourd’hui, qui fasse qu’on nous maintienne dans une situation d’un pays sur lequel pèse une hypothèque de méfiance. Il y a des banques, des transporteurs, et mêmes ceux qui fabriquent des armes, qui ne veulent pas traiter avec nous parce qu’il y a des Nations unies, ils disent que nous sommes sur la liste noire », a déclaré le numéro un de la diplomatie congolaise.

Une réaction vive de la part de Kinshasa, qui tente depuis plusieurs années à faire surseoir cette décision qui ne le permet plus de « réarmer son armée ». Pourtant, elle tombe à moins d’une semaine d’écart avec les derniers propos du chef de la délégation du Conseil de sécurité des Nations unies Michel-Xavier Biang, qui lors de sa réception en audience le mercredi 9 novembre dernier, par Modeste Bahati, président du Sénat, est revenu sur la résolution 2641 portant sur le régime de notification sur l’achat des armes en République démocratique du Congo, adoptée le 30 juin 2021 par le Conseil de sécurité des Nations unies.

« Le gouvernement congolais n’est pas concerné par l’embargo sur les armes […] Cet embargo concerne exclusivement les groupes armés, en ce qui concerne le gouvernement de la RDC, il n’est pas concerné par l’embargo sur les armes et juste à sortie d’une obligation de notification qui d’ailleurs ne concerne pas le gouvernement mais concerne les partenaires avec lesquels la RDC peut travailler », avait-il affirmé.

Mais là encore, les arguments n’ont pas été adéquats pour convaincre le gouvernement congolais, car sur terrain la réalité semble autre que celle qu’avait tenté de peindre Michel-Xavier Biang.

« Il y a un cas qui se produit maintenant, au moment où je vous parle, nous sommes dans cette situation-là, où ce qui a été acheté, donc le matériel militaire venait vers ici, mais en cours de route le transporteur a dit que ça ne peut pas arriver en RDC », a dénoncé le VPM Christophe Lutundula lors du briefing du vendredi dernier pour contredire le Gabonais Michel-Xavier Biang.

Par ailleurs, pour le gouvernement congolais maintenir la RDC qui est agressée, sous un régime dit de « notification » par ceux qui lui vendent les armes, ne relève que « d’une hypothèque réelle » et « d’une injustice flagrante » qui constituent pour les Congolais un soutien réel à ceux les combattent.

« Au niveau le plus élevé des Nations unies, le secrétaire général, la plus haute autorité politico-administrative, on dit que le M23 a des armes sophistiquées et il est vraiment une armée conventionnelle et classique. Quand on dit mais ces armes viennent d’où ? Ils disent que ça vient de quelque part. Mais, nous nous disons que ça vient du Rwanda. Regardez le raisonnement. Celui qui nous combat le M23, il a des gens qui lui donnent des armes achetées à travers le monde sans déclaration, sans quoi que ce soit, pour nous combattre. Et à nous dit : si on doit vous vendre ça, on doit déclarer. Est-ce que ce n’est pas une façon de nous affaiblir ? Je n’ose pas dire complicité ! Non, je suis ministre des affaires étrangères. Mais la conséquence logique palpable ce qu’on nous affaiblit », déclaré sans macher les mots Christophe Lutundula pour étaler l’hypocrisie des Nations unies qui ne savant pas assumer leurs responsabilités.

Et de marteler à haute voix : « Ce que nous demandons et ce que nous attendons est que cette histoire d’embargo qui ne dit pas son nom qu’on appelle déclaration même faite par ceux qui nous vendent les armes, nous n’en voulons plus, et le peuple congolais qui m’entend avec le chef de l’Etat devant nous comme commandant suprême des forces armées, considère que c’est une injustice inadmissible. Nous demandons aux Nations unies de lever carrément cette hypothèque car nous ne sommes pas un Etat voyou qui agresse. Pas du tout ! ».

  • Bendélé Ekweya té

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