Le feuilleton « abus sexuels en milieu sportif congolais » est loin d’arriver à son terme, près de deux semaines après sa révélation. Alors que le 3 novembre dernier, en collaboration avec le média Sport News Africa, le journaliste français Romain Molina publiait la première partie d’un article révélateur de la montée en puissance des abus sexuels dans le milieu sportif congolais. Une seconde partie de cette enquête publiée le 11 novembre, est venue élargir la liste des accusés de pédocriminalité dans le milieu sportif congolais.
En effet, selon cette enquête de Romain Molina et Sport News Africa, « plusieurs clubs de la Vodacom Ligue 1 et 2, seraient dans ce système de pédocriminalité », suite à une longue liste de témoignages et preuves dont des « captures d’écran de certains entraîneurs, des messages audios de certains hauts responsables des équipes, exigeant aux jeunes des sacrifices humains et de la sodomie ». D’après les témoignages recueillis par Sport News Africa, « certains entraîneurs et hauts cadres des équipes telles que le MK Étanchéité, la Jeunesse Sportive de Kinshasa (JSK), Rangers, FC Saint Eloi Lupopo et voir même l’AS Vita Club », sont également accusés d’avoir proposé des actes sexuels aux jeunes joueurs afin de les aider à décrocher un contrat professionnel.
Parmi les entraîneurs cités dans cette enquête, figure entre autre, Enock Mangala, président et coach du FC Mangala; Charles Kahumba dit « Bibey », ex-coach de New Bel’or; Izé, ex-entraîneur de Bleu-Ciel; Miple, entraîneur du FC Makila, Mbanza Fiston, entraîneur du MK Étanchéité et Glody Kabongo, ex-entraîneur de Jeune Talent. Au total une quinzaine d’entraîneurs viennent s’ajouter dans la liste de 6 premiers entraîneurs cités dans la première de l’enquête et sanctionnés récemment par la FECOFA.
Les joueuses et équipes de football féminin non épargnées par le système d’abus sexuels
Alors que pendant la première partie de leur enquête, Sport News Africa et Romain Molina ne sont basés que sur les cas des agressions sexuelles relatives au football masculin, le champ d’enquête s’est développé dans la deuxième partie de l’enquête où les langues se sont déliées dans le monde footballistique féminin pour dénoncer également les actes d’abus sexuel subis.
« Dans mon club, tu devais coucher pour jouer, sinon tu devais rentrer chez toi », témoignait une joueuse victime de plusieurs chantages de divers coachs et présidents des clubs.
Selon Sport Africa News, certains membres de la FECOFA « seraient eux aussi impliqués » dans cette affaire d’abus et de chantage sexuel depuis plus de 30 ans. D’ailleurs, a en rajouté la même source : « plusieurs joueuses seraient prêtes à dénoncer leurs bourreaux », mais seulement, elles ont peur « des représailles car c’est un pas un cas isolé mais plutôt tout un système ».
