Limogeage du ministre provincial des mines : La fédération UDPS/Mbuji-Mayi accuse le gouverneur « Deux oreilles » chez Augustin Kabuya

C’est désormais le désamour entre le Gouverneur de province, Patrick Mathias Kabeya Matshi Abidi, et la Fédération de l’UDPS à Mbuji-Mayi. A la base, le limogeage le 25 octobre dernier du ministre des mines, hydrocarbures et Fonction publique, Edouard Mukendi Biayi, pourtant de l’UDPS comme le gouverneur, sans motivation convaincante.

Si le dossier de la saisie de 15 tonnes de cuivre à Mbuji-Mayi par l’ANR en partance pour Likasi semble être le soubassement de ce limogeage (lire l’article de Scooprdc.net : Fraude minière à Mbuji-Mayi : Toute la vérité sur les 15 tonnes de cuivre interceptées par l’ANR et sur le limogeage du ministre Edouard Mukendi !), le gouverneur Matshi Abidi, entendez « Deux oreilles » en Tshiluba, n’a pas donné les griefs portés contre son ancien ministre des mines.  Décision qui a fâché le comité de l’UDPS Fédération de Mbuji-Mayi et fait que le gouverneur Kabeya Matshi Abidi soit indexé comme un déstabilisateur du parti.

« Vous le savez bien, à l’arrivée du gouverneur Kabeya Matshi Abidi à la tête de la province du Kasaï oriental, tous les cadres de l’UDPS qui étaient en fonction dans le gouvernement ont été chassés de leur fonction sans raison valable et remplacés par un groupe de ses amis et membres de sa famille biologique venus de Kinshasa. Outre cela, depuis qu’il est à Mbuji-Mayi, le gouverneur Kabeya est en train d’exécuter un plan de déstabilisation de l’UDPS pour le compte d’une plateforme politique en prévision des échéances électorales de 2023. Pour exécuter son plan suicidaire contre l’UDPS, il a commencé par diviser le Comité fédéral en manipulant certains combattants à esprit faible, oubliant ainsi tous les efforts et sacrifices consentis par la Fédération de Mbuji-mayi pour qu’il soit gouverneur », peut-on lire dans la correspondance adressée à Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS en date du 05 novembre, soit 10 jours après le limogeage du ministre provinciale UDPS, par le président fédéral Jean-Paul Mbwembwa Kapo.

Dans cette même lettre, il accuse le gouverneur d’orgueil et de manque du respect même envers le SG du parti qui l’a porté au pouvoir. Les 22 personnes lui recommandées par le SG Kabuya, rappelle Jean-Paul Mbwembwa, n’ont jamais été engagées.

Enumérant certains faits qui, selon lui ont constitué la brouille entre le gouverneur et son ministre des mines, notamment la création par ce dernier d’une zone tampon pour départager deux groupes de creuseurs artisanaux de diamant en conflit des limites dans la mine de Dix zaïres à Bakwa Bowa ; la gestion de la quotité sur la redevance minière de  5% versée par la SACIM ; le recensement et l’identification des dragues opérant sur la rivière Lubilanji ; et l’établissement des ordres de missions parallèles par le direcab du gouverneur, Jean-Paul Mbwembwa demande à Augustin de faire interpeller le gouverneur à l’Assemblée provinciale pour qu’il se justifie sur les faits ci-hauts évoqués.

Il veut qu’Augustin Kabuya obtienne du gouverneur Kabeya Matshi Abidi le respect rigoureux des dispositions officielles dans la répartition de la quotité sur la redevance minière versée par la SACIM et l’écartement des membres de sa famille biologique dans la gestion de la province. Allusion faite à son oncle paternel qui interfère, selon le fédéral de d’UDPS, dans tous les secteurs de la province.

Aussi, le fédéral de l’UDPS/Mbuji-Mayi exige-t-il la réhabilitation du ministre limogé Edouard Mukendi dans ses fonctions et le limogeage par le gouverneur de son directeur de cabinet.

D’autres exigences comme le respect de cahier de charges de la fédération de l’UDPS Mbuji-Mayi et le paiement des arriérés de salaire et les indemnités de sortie de tous les membres de l’UDPS chassés injustement de leurs postes au gouvernement provincial, font partie des revendications du fédéral de l’UDPS auprès de son SG à Kinshasa.

Mais du coup, les observateurs et analystes de la scène politique se demandent par quel mécanisme et sur base de quel texte, un secrétaire général d’un parti politique, soit-il UDPS au pouvoir, peut donner des injonctions aux députés provinciaux de convoquer un gouverneur, ou encore interférer dans la gestion d’une province ? Les cadres de l’UDPS lisent-ils les lois et autres textes réglementaires qui régissent les institutions de la République ? Pensent-ils être à l’époque du parti-Etat où le bureau du comité central avait le pouvoir sur le gouvernement ? Comment la province du Kasaï oriental censée être le fief du président de la République peut-elle décoller avec ce genre de conflits terre-à-terre débutés avec Jean Maweja que les UDPSiens eux-mêmes avaient surnommés « auto-but » ? Autant de questions qui inquiètent sur la gestion du pays par ceux qui se vantent avoir lutté pendant 37 ans.

  • Bendélé Ekweya té

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