Dans un communiqué datant du 1er novembre 2022, les États-Unis ont de nouveau condamné la reprise des combats par le M23 dans la partie Est de la République démocratique du Congo, tout en réitérant son appel à la reprise immédiat du processus de médiation trilatérale de Luanda pour trouver « une solution durable ».
En effet, pour les États-Unis, la reprise des combats depuis le 20 octobre dernier, a causé d’importantes souffrances humaines, notamment des morts et des blessés parmi les civils et un nombre important de personnes nouvellement déplacées. Ainsi, la première puissance économique mondiale, a appelé à la cessation immédiate des hostilités et au respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire. « Nous appelons le groupe armé M23 sanctionné par les États-Unis et l’ONU à se retirer de ses positions, à désarmer et à rejoindre le dialogue intercongolais particulièrement le processus de Nairobi en préparation du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration communautaire offerts par le gouvernement de la RDC », ont indiqué les États-Unis.
Par ailleurs, les États-Unis ont invité tous les États parties de l’EAC et de la CIRGL, à respecter les principes convenus lors du conclave des chefs d’État d’Afrique de l’Est et du processus de médiation de Luanda.
Des condamnations sans sanctions
Si les condamnations contre les actes posés par les rebelles du M23 se multiplient, les sanctions contre le Rwanda qui les soutient activement ne suivent pas. Ni les États-Unis moins encore l’Union européenne ne se décident de sanctionner le Rwanda suite à son aide majeure aux rebelles du M23, pourtant un rapport éloquent des experts des Nations unies publié entre juin et juillet dernier, confirmait que le Rwanda aide bel et bien les rebelles du M23 à perpétrer des attaques sur le sol congolais.
En outre, malgré la multiplication des appels de certains ténors de la RDC, à l’exemple du Prix de la paix 2018, le Docteur Dénis Mukwege, qui ne cesse de demander des sanctions exemplaires contre le Rwanda, suite à son implication dans les exactions commises dans la partie Est du pays, cela reste une lettre morte. « Le gouvernement congolais, les Nations unies, l’Union africaine et les partenaires bilatéraux et régionaux de la RDC doivent tirer les conséquences de ces preuves démontrant la énième guerre d’agression du Rwanda : des sanctions doivent être prises sans plus tarder, tant sur le plan politique, diplomatique, économique que militaire conformément aux résolutions 1807 et 2293 du Conseil de sécurité des Nations unies qui sanctionnent notamment, les personnes et entités qui se livrent à des actes qui compromettent la paix, la stabilité ou la sécurité de la République démocratique du Congo », exige le gynécologue congolais.
Dans le contexte de la non application de la jurisprudence des sanctions envers la Russie suite à son intervention militaire en Ukraine, l’ensemble de la communauté internationale s’inscrit dans une logique du « chien qui aboie et le Rwanda de la caravane qui passe ». Car les appels à la cessation des hostilités ne suffisent pas et un nouveau dialogue ne « pourrait produire pas grand-chose » d’autant plus que ces mêmes gens ont signé des accords de Nairobi et de Luanda mais ont été les premiers à les violer en déclenchant de nouvelles attaques dans la partie Est de la RDC. À l’heure actuelle, les sanctions doivent s’imposer surtout dans le contexte où les droits de l’homme sont grandement violés.