Expulsion de l’ambassadeur rwandais Vincent Karega : Le temps donne finalement raison au défunt général Delphin Kahimbi !

Suite aux attaques simultanées de l’armée rwandaise dans le Rutshuru dans l’Est de la RDC depuis plus de 48 heures, le président Félix Tshisekedi a dû écourter sa mission dans le Kasaï et a tenu une réunion du Conseil supérieur de la défense, samedi 29 octobre 2022. Au cours de celle-ci le conseil a décidé de l’expulsion de Vincent Karega, l’ambassadeur rwandais en République Démocratique du Congo.

Pour le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, c’est « en raison, d’une part, de la persistance de son pays à agresser la RDC et à appuyer le M23″, et d’autre part, du mépris teinté d’arrogance des autorités rwandaises vis-à-vis tant du processus de Nairobi et de Luanda que des recommandations de la communauté internationale ». Et au cours de cette même réunion, a dit le ministre de la communication et médias, que le chef de l’État a annoncé que les FARDC vont accroître leurs forces de frappe.

De son côté, l’opposition républicaine « DYPRO » avec à sa tête Me Constant Mutamba se félicite de cette décision jugée historique et courageuse d’expulsion de l’ambassadeur rwandais qui est un signal fort de la détermination de la RDC à faire face aux défis d’agression, d’occupation et des intentions expansionnistes du Rwanda sur le peuple, les richesses et la souveraineté de la RDC.

En effet, les lignes sont en train de bouger car, les USA et ses alliés occidentaux y compris le Conseil de sécurité qui n’ont jadis jamais accepté l’implication du Rwanda dans le génocide congolais depuis 1996, ont comme par enchantement d’une part feint une volte- face pour curieusement déclarer hypocritement que « les pays qui soutiennent le M23 doivent cesser de leur apporter cet appui »; et d’autre part la diplomatie et surtout les déclarations diplomatiques étant souvent mensongères et hypocrites, le revirement de position du Conseil de sécurité et des USA ne devaient enchanter outre mesure les autorités congolaises, le véto de la France contre la levée de la mesure de notification dans l’achat de certains types d’armes pour la RDC faisant foi.

 Une chose reste sûre, jamais la diplomatie n’a fait respecter un pays à travers le monde. C’est le rapport de forces qui fait que l’Amérique respecte la Chine et vice-versa. Que l’Égypte soit respectée du monde arabe dans le golfe, l’Afrique du Sud, le Nigéria, le Maroc pour ne citer que ceux-là en Afrique.

Les plaintes du gouvernement congolais sur l’agression rwandaise, le peuple en a marre en tout cas. Soit on est faible on se plaint, ou soit on est conscient de l’agression et on livre une guerre totale au Rwanda et à ses complices à la manière du Jihad ! Quitte à l’humanité d’en tirer de leçons pour qu’aucun pays ne soit utilisé dans l’avenir pour distribuer de la souffrance à ses semblables et surtout pas à ses voisins les plus directs.

Le temps donne finalement raison à Delphin Kahimbi !

Une correspondance du sous-chef d’état-major chargé des renseignements, feu général Delphin Kahimbi, datée fin août 2019 refait surface, après la décision du Conseil supérieur de la défense d’expulser l’ambassadeur rwandais en RDC, correspondance dans laquelle le défunt général s’était opposé à l’accréditation de Vincent Karega de suites de son expulsion en RSA, car impliqué dans plusieurs dossiers d’assassinat d’opposants rwandais à l’extérieur.

A cet effet, peut-on considérer que les autorités congolaises avaient fait fi à cette observation venant pourtant du numéro 1 du renseignement militaire de l’époque ? Avec la résurgence du M23, la RDC ne serait-elle pas victime de ses propres turpitudes ?

L’on pourrait être tenté de l’affirmer car en effet, dans cette correspondance de Delphin Kahimbi adressée au Conseiller spécial dont copie avait été réservée au commandant suprême, au ministre de la défense nationale, au chef d’état-major général, à l’inspecteur général des FARDC, à l’administrateur général de l’ANR et au ministre des Affaires étrangères, le défunt général ne cachait pas le comportement hostile de l’émissaire de Paul Kagame y compris sa façon d’opérer.

Déclaré persona non grata en Afrique du Sud pour des activités d’espionnage et criminelles, Vincent Karega va être accrédité par le président Félix Tshisekedi à Kinshasa malgré ces renseignements précieux lui fournis par son officier de renseignements militaires. N’est-ce pas que ceux qui ont dit qu’il ne fallait pas tenter le diable avait raison ? En bien croyant saisir la main diaboliquement tendue de Paul Kagame en « frère » comme il aimait le présentait jusqu’il y a peu, Félix Tshisekedi a en réalité fait entrer le loup dans la bergerie.

A ce jour, qui de Delphin Kahimbi et de ceux qui ont ignoré ses avertissements a raison ? Le verre étant dans le fruit, la RDC subit les effets nocifs du passage de Vincent Karega qui ayant vécu longtemps en RDC et ayant étudié à l’Université de Lubumbashi en maitrisant même les langues vernaculaires de la RDC, cet agent double aurait opéré en toute quiétude jusqu’à la résurgence du M23. 

En expulsant l’ambassadeur, la RDC est sûre que l’homme n’a pas laissé ses acolytes bien placés dans différentes structures de l’État ou même dans l’appareil sécuritaire ? En tout cas les services d’intelligence devraient s’activer pour couper la chaîne de ramifications.

  • Bendélé Ekweya té

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