RDC-Belgique : La ministre belge des Affaires étrangères à Kinshasa le 9 novembre prochain !

Par Monge Junior Diama.

Dans un communiqué rendu public le 21 octobre dernier, Hadja Lahbib, ministre belge des Affaires étrangères annonce sa visite en République démocratique du Congo du 9 au 11 novembre prochain. Cette mission officielle interviendra près de 5 mois après la dernière visite historique du roi des belges, Philippe, sur le sol congolais.

En effet, comme l’ont indiqué les sources officielles du royaume de la Belgique, la ministre belge des Affaires étrangères se rendra en RDC avec un double objectif. Primo, établir des contacts politiques et secundo, faire le suivi de la dernière visite du roi Philippe sur le sol congolais.

Solidification des relations bilatérales belgo-congolaises

La venue de Hadja Lahbib en RDC devra être un signal fort en vue du renforcement de la proximité entre les deux pays. Une proximité qui a connu un coup d’arrêt lors de la période préélectorale entre 2016 et 2018, une période pendant laquelle la tension entre Bruxelles et Kinshasa avait atteint son paroxysme avec la clé des sanctions diplomatiques et économiques réciproques entre les gouvernements belges et congolais.

Lors de son allocution au peuple congolais le 8 juin dernier, le roi Philippe affirmait que son pays était prêt à soutenir la RDC afin d’écrire ensemble un nouveau chapitre dans leurs relations donnant ainsi à la RDC une position de partenaire privilégié : « Aujourd’hui vous souhaitez écrire un nouveau chapitre dans nos relations et regarder vers l’avenir. Écrivons ce nouveau chapitre ensemble […] Aujourd’hui avec les bases d’un nouveau partenariat bilatéral sont posées, le Congo reste ainsi notre partenaire le plus important en Afrique. », déclarait le souverain belge.

Six mois plus tard, concrètement sur terrain rien ne semble encore fait, entre attente des investisseurs belges et des financements de la part de la Belgique afin de booster l’économie congolaise qui prend depuis peu un bon élan. Venue pour entre autres faire le suivi post-visite du roi Philippe, Hadja Lahbib devra certainement faciliter l’accélération du processus de solidification des relations belgo-congolaises.

Situation sécuritaire dans l’Est de la RDC

Au sujet de la paix en RDC, afin de lutter d’une manière coriace contre le plan de la balkanisation, le roi Philippe déclarait : « La présence belge au Congo avant 1960, laisse aussi un héritage qui encre le pays dans ses frontières actuelles. La préservation de l’intégrité territoriale du Congo est une préoccupation majeure que nous partageons depuis l’époque coloniale ». Cette prise de position du souverain belge laissait présager l’aide et le soutien de son pays à la RDC afin d’éradiquer les forces rebelles et terroristes qui occupent illégalement le sol congolais et commettent des violations flagrantes des droits humains allant des tueries aux violences sexuelles.

Mais depuis lors, comme d’ailleurs l’ensemble de la communauté internationale, la Belgique ne s’implique pas totalement pour plaider la cause de la RDC, comme cela est fait actuellement avec l’Ukraine, par exemple qui a vu une partie de son territoire être violée par la Russie.

D’ailleurs, s’exprimant hier mardi 25 octobre, devant la Commission des Relations extérieures de la Chambre des représentants belge sur la situation sécuritaire en RDC, Christian Ndongala, ambassadeur de la RDC en Belgique, Hollande et Luxembourg (Benelux) a demandé à la Belgique d’exiger le retrait immédiat et sans conditions des rebelles du M23 à Bunagana, tout en appuyant le processus de Nairobi et qu’elle exige à tous les groupes armés de déposer les armes. « La RDC demande à la Belgique d’exiger un retrait immédiat et sans conditions des troupes du M23 de la cité de Bunagana et de condamner de manière claire et ferme l’agression criminelle du M23 contre la RDC », a déclaré Christian Ndongala.

Toujours pas de « pardon » royal public

La colonisation de la RDC par la Belgique fait partie de plus « atroces » qu’a connue l’humanité. Entre coupures des pieds et mains, mutilations des sexes, exécutions sommaires, trafic d’êtres humains, etc., les ascendants congolais, entre 1,5 et 13 millions d’habitants qui ont péri à cause des exactions de la période coloniale, ont dû payer le prix d’une logique qui ne jurait qu’au nom des avantages de la métropole chapeautée par son souverain de l’époque Léopold II.

Depuis lors, les Congolais n’exigent qu’une seule chose : un « pardon » public qui se fera accompagné des réparations de la part de la Belgique. Si la restitution récente de la relique de Patrice Emery Lumumba a apaisé les esprits, l’absence d’un « pardon » public par le roi des belges, indigne encore une bonne partie de la population congolaise.

Alors que la RDC commémorait son 60ème anniversaire de l’indépendance, le roi Philippe avait alors envoyé une lettre au président congolais Félix Tshisekedi, n’exprimant à cette occasion que son « plus profond regret » pour les « actes de violence et de cruauté » commis pendant l’existence de l’État indépendant et les autres exactions commises pendant la période coloniale, malheureusement, il ne mentionnera pas d’une manière explicite le rôle clé de Léopold II dans ces exactions. Et lors de la récente visite du roi Philippe en RDC, le peuple congolais s’attendait à nouveau à ce que le roi demande « pardon » au nom de ses ascendants, mais là encore une nouvelle désolation va arriver car le roi Philippe ne réitèrera que ses excuses adressées deux ans plus tôt.

  • Bendélé Ekweya té

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