Jamais un gouverneur n’a été aussi lynché par ses services tel que vient de le faire la Direction Générale des Recettes de Kinshasa (DGRK) pour Gentiny Ngobila, à travers un mémorandum de 16 pages adressé au Chef de l’État Félix Tshisekedi depuis le 5 octobre dernier dont copie a été réservée quasiment à toutes les institutions nationales et provinciales y compris certaines autorités de manière particulière.
Pour la DGRK, le verre est trop plein et devant l’inaction si pas complicité de l’Assemblée provinciale de Kinshasa, les agents et cadres de ce premier service d’assiette provinciale se sont résolus de saisir la première institution du pays, le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour écrivent-ils, « dénoncer la situation socio-professionnelle à laquelle est exposée ces derniers aux mépris de la vision du peuple d’abord prônée par le Chef de l’État. »
En dehors des chiffres qui font froid au dos et qui feront l’objet d’une analyse approfondie dans nos prochaines livraisons, la situation administrative au sein de cette régie financière est on ne peut plus catastrophique. Tenez par exemple, alors que la volonté et la vision chères du président de la République se matérialisent dans la nomination à la tête des Régies financières et autres services publics des managers pour la plupart « fils maisons » afin d’implémenter celles-ci en vue d’améliorer les conditions de travail et de vie des agents et cadres, à la DGRK c’est la camaraderie qui prend le dessus.
Fille aînée de toutes les régies financières provinciales de la République Démocratique du Congo car, les pionniers de cette régie ont, en créant cette dernière, matérialiser la volonté du constituant spécialement en son article 204 et suivants concédant aux Entités Territoriales Décentralisées à compétence exclusive de percevoir les impôts, taxes et autres droits pour leurs autonomisations.
Pour ce qui est de la DGRK, fait-on savoir, « les interférences politiques intempestives ont conduit à la nomination des dirigeants sans vision politique managériale adéquate ». C’est le cas de l’actuel Directeur général, affirment-ils, magistrat révoqué en 2009 et réhabilité en juillet 2022 par Ordonnance d’Organisation Judiciaire N°22/101 du 30 juillet 2022, qui se distingue par « des actes de concussion, clientélisme, tribalisme et népotisme dans la prise des décisions de sa gestion en violation des dispositions légales et réglementaires régissant le fonctionnement de cette régie », peut-on lire dans ce mémo.
A ce jour, les agents et cadres de la DGRK ne sont toujours pas mécanisés quatorze ans et neuf mois (14 ans et 9 mois) après sa création dans l’immobilisme et l’indifférence totale de l’autorité compétente et sans même que l’Assemblée provinciale ne s’en émeuve outre mesure. Cette situation voulue, impacte négativement sur la capacité des agents et cadres de la DGRK à mobiliser d’avantage les recettes au profit du Trésor urbain.
Pour ce qui est de la mobilisation des recettes, les agents et cadres de la DGRK font preuve d’un dynamisme sans précédent. C’est ce qui explique le dépassement des assignations au cours de la dernière grande échéance fiscale de 2022 et, en contrepartie, pas de rétrocession au prorata des leurs efforts conformément à l’Arrêté N°SC/190/CAB/GVK/GNM/2019 du 15 Juillet 2019 portant institution, organisation et fonctionnement du compte du trésor de la Ville de Kinshasa.
Il est plus que temps que l’attention de l’autorité compétente soit focalisée sur cette régie financière, pourvoyeuse des recettes dont malheureusement, le personnel est exposé à une précarité émouvante et sans précédente synonyme d’un génocide social, font-ils savoir.