Après les démolitions des habitations sauvages érigées au cimetière de Kinsuka par l’hôtel de Ville de Kinshasa, l’Association congolaise d’accès à la justice (ACAJ) par un communiqué ce mardi 25 octobre, est sortie de son silence pour condamner la discrimination ayant caractérisé l’application de cette décision. En effet, sur la liste des sites concernés par cette démolition, fait savoir ACAJ, figure également les constructions anarchiques sur la baie de Ngaliema et celles établies au site du PNMLS dans la commune de Kasa-vubu. Mais seuls les sites du cimetière de Kinsuka et de Socopao ont été démolis. Une sélectivité injuste que déplore l’ONG de défense de droits de l’homme.
Cet agissement de l’autorité urbaine qui ne semble viser que les citoyens lambdas établis à Kinsuka et à Limete Socopao fait penser à « Les animaux malades de la peste » de Jean de la Fontaine : « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient atteints » avec comme leçon à retenir : « Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ». Non sans raison, car Gentiny Ngobila semble avoir peur d’affronter les « puissants » qui occupent anarchiquement la baie de Ngaliema et la parcelle du PNMLS à Kasa-vubu alors qu’ils sont tous dans le même sac de sanctions que les pauvres de Kinsuka et Socopao.
Dans un pays où tous sont égaux devant la loi, l’on ne peut tolérer une telle injustice. Voilà pourquoi des ONG internationales en profitent pour sermonner les autorités congolaises, refusant même à la RDC le droit d’exploiter ses propres ressources car disent-elles, ces revenus ne profiteront qu’à un petit groupe d’individus. Et c’est le cas de le dire, sinon comment une loi peut-elle être exécutée sélectivement alors qu’elle est censée être impersonnelle ! Serait-ce pénible de vivre en RDC lorsqu’on est pauvre et sans une portion de pouvoir ? Les lois ont-elles peur de certains individus ? L’affirmatif ne serait pas une mauvaise assertion car l’on voit à longueur de journées comment les officiels brûlent les feux de signalisation, roulent à contre sens, sans plaque d’immatriculation ou bâchée et cela dans l’indifférence totale de ceux qui doivent faire respecter la loi.
A l’époque du Maréchal Mobutu, le terrain situé entre l’avenue de l’enseignement et le stade des Martyrs avait été occupé par les téméraires jusqu’au pont Cabu, mais le site fut détruit sans indemnité et sans vouloir connaître les propriétaires. Avec Joseph Kabila, les souvenirs sont encore frais au site Tembe na tembe où même l’ex première dame avait une résidence, également le chef d’État-Major de l’époque Kisempia et tant d’autres dignitaires, mais ces maisons furent démolies.
Est-il difficile au régime de Félix Tshisekedi d’emboiter les pas ? Au cas contraire, il sera celui qui aura consacré l’impunité et les antivaleurs ! Les Kinois veulent voir Ngobila envoyer ses bulldozers dans les deux sites précités. Il ferait justice juste.