Luca Attanasio, 43 ans, ambassadeur d’Italie en RDC, était mort le 22 février 2021 après avoir été blessé par balles lorsque le convoi du Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM) dans lequel il était, avait été pris dans une embuscade au nord de Goma, aux abords du parc national des Virunga, une région en proie aux violences de groupes armés depuis près de trois décennies.
Sa présence non signalée officiellement dans la région avait fait que les autorités congolaises déclinent leurs responsabilités quant à la sécurisation d’un diplomate. Voilà, bientôt deux ans, aucune suite logique n’a été fixée sur cette affaire. Cependant, en janvier dernier, la Police congolaise avait annoncé avoir arrêté des auteurs présumés de cet assassinat, des « criminels » qui au départ n’avaient, semble-t-il, pas l’intention de tuer l’ambassadeur, mais de le kidnapper et de demander un million de dollars pour sa libération.
Cinq congolais déférés devant la justice militaire dans cette affaire, ont comparu le mercredi 12 octobre dernier pour le procès organisé dans la prison militaire de Ndolo à Kinshasa. Mais cette audience avait été vite suspendue à la demande des avocats commis à la défense des prévenus, qui avaient souhaité pouvoir prendre connaissance du dossier.
A l’audience d’hier mercredi 19 octobre, les prévenus ont nié les faits. Le sixième prévenu en fuite est jugé par défaut. A cette audience, pour une nouvelle fois, le fond de l’affaire n’a pas été examiné du fait que l’un des avocats, Me Joseph Amzati, a demandé au Tribunal militaire de se déclarer incompétent, au motif notamment que ses clients, arrêtés à Goma, début 2022, sont des civils. Il a aussi réclamé leur remise en liberté provisoire, car a-t-il ajouté, « ils clament toute leur innocence pure et simple ».
Par contre, du côté ministère public, le lieutenant-colonel magistrat Joseph Malikidogo s’est opposé aux deux requêtes. Pour lui, « ils sont jugés pour meurtre, association de malfaiteurs et détention illégale d’armes et munitions de guerre. Le meurtre a été commis avec des armes de guerre ».
Sur cette note, le tribunal a alors de nouveau suspendu les débats et prévu de rendre sa décision sur les demandes de la défense mercredi prochain, soit le 26 octobre.
Il y a lieu de signaler que l’actuel ambassadeur d’Italie en RDC, Alberto Petrangeli, suit personnellement et physiquement ce procès qui se déroule dans la prison de Ndolo.
Pour rappel, lors de cette embuscade, le garde du corps italien de Luca Attanasio, le carabinier Vittorio Iacovacci, et un chauffeur congolais du PAM, Mustapha Milambo, avaient été aussi tués ce jour-là.
Dossier à suivre !