« Cela fait 7 ans depuis que ce cimetière est fermé. La désaffection du cimetière ne peut intervenir que 50 ans après l’inhumation du dernier corps. Nous devons donc continuer à protéger ce cimetière pour respecter les morts. Je suis choqué du constat », s’est indigné Gentiny Ngobila.
En effet, c’est par ces mots, que le premier citoyen de la ville de Kinshasa a exprimé sa désolation lors de sa descente dans ce coin de la capitale jeudi 13 octobre dernier, où il a palpé du doigt les réalités dans la nécropole de « Kinsuka », dans la commune de Mont-Ngafula.
Gentiny Ngobila s’est dit préoccupé de la spoliation et profanation de ce lieu de repos des morts par les Kinois, qui avec une audace de grande envergure et démesurée, occupent des terres dans ce cimetière, sans être inquiétés.
Très choqué par la réalité sur terrain, le Gouverneur de la ville a simplement ordonné la démolition pure et simple dans ce site, sans autres formes de procédures, dès le mercredi 19 octobre prochain.
Dans la foulée, Gentiny a, par ailleurs instruit son Conseiller technique, la ministre provinciale des affaires foncières et urbanisme ainsi que le chef de Division des affaires foncières à travailler d’arrache-pied pour déterminer le périmètre initial de ce cimetière.
À l’en croire, » les occupants illégaux ne bénéficieront d’aucune indemnisation, aussi toute personne qui oserait réclamer quoi que ce soit, ou s’opposer à cette décision, sera arrêtée pour profanation du lieu de repos des morts”.
Il y a lieu de rappeler que le cimetière de Kinsuka avait été fermé en 2015 par l’ancien gouverneur Kimbuta, faute d’espace d’enterrement. D’ailleurs selon Gentiny Ngobila, aucun document de désaffection de ce site n’a été signé, même si des sources anonymes révèlent que les enterrements clandestins se font encore dans ce cimetière, en interposant les corps sans vie par les autorités locales de Kinsuka Pêcheur.
Tout en interpellant les chefs coutumiers sur leur devoir de protéger les terres et non de les vendre parce qu’ils n’ont pas cette compétence, le locataire de l’Hôtel de ville de Kinshasa a promis de continuer avec l’opération de démolition des constructions anarchiques sur d’autres sites notamment au cimetière de Kasa-Vubu qui, lui aussi, n’a jamais été désaffecté.
Pendant ce temps, le compte à rebours est lancé pour ces Congolais encore vivants, mais qui ont souhaité de vivre avec des morts de dégager le lieu destiné aux repos de défunts. Une opinion s’interroge sur comment y procéder pour faire comprendre aux Congolais, qu’il faut attendre 50 ans à compter du dernier corps enterré, pour occuper le cimetière de Kinsuka ?
La démolition dans ce cimetière par Ngobila, il faut le rappeler, n’est la première. Du temps de Kimbuta, un bulldozer y était passé et avait raser des maisons. Seulement, les Kinois sont têtus et qu’il faudra des méthodes fortes pour les fléchir.