A en croire le tweet du journaliste Pascal Mulengwa, correspondant de Radio France Internationale (RFI) en RDC, Me Freddy Bonzeke, directeur de cabinet du gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila, a, réagissant au phénomène Kuluna, ces bandits sans pitié, opérant avec des machettes à Kinshasa, estimé que « le mieux à faire serait de les enrôler dans l’Armée ».
Du coup, plusieurs esprits lucides et éclairés ont rejeté cette mauvaise thérapeutique qui risque de renforcer la nocivité de ces jeunes souvent drogués et qui ne se gênent pas à donner la mort à quiconque rien que pour lui ravir un sac, un téléphone et même par simple plaisir…
« Déjà, avec les machettes ils sont sans pitié dans la nuit comme dans la journée. Comment se comporteront-ils avec des armes de guerre dans l’obscurité », s’interroge un fonctionnaire de l’Etat, victime de cette barbarie de Kuluna à Kintambo.
Face à la résurgence de leur criminalité dont le dernier forfait en date est la mutilation du policier Fundu Mukoko à Kimbanseke ; forfait qui a fait descendre le commissaire provincial de la police dans cette commune la plus peuplée et la plus vaste de Kinshasa, il faut des méthodes fortes, plus fortes même, n’en déplaise aux organisations des droits de l’homme.
Le général Sylvano Kasongo a déclaré à Kimbanseke : « Nous n’allons pas nous venger, mais nous allons faire notre travail. Que les parents préviennent leurs enfants. Il n’y aura aucune pitié ». Langage un peu diplomatique mais de grincement des dents… puisqu’il y a laissé trois points chauds de l’unité surnommée « Ujana », ces policiers anti-émeutes.
Sans chercher un nouveau remède, plusieurs Kinois appellent à l’opération « coup de poing » ou « Likofi » autrefois menée par le général Célestin Kanyama, laquelle avait vite ramené la quiétude dans la capitale. Malgré les ennuis que cette réussite lui a valu auprès de la communauté internationale instrumentalisée par les ONG en quête de financements, aucun Kinois n’a reproché à Célestin Kanyama l’usage de la force pour rendre à ces kuluna ce qu’ils font aux autres.
Au Brésil avant la coupe du monde de football de 2014, sévissaient à Rio de Janeiro dans la favela de bandits similaires aux Kuluna de Kinshasa, mais une brigade spéciale appelée « faucon noir » avait été créée et à neuf mois du mondial jusqu’à ce jour, l’on ne parle plus de ces bandits dans les favelas brésiliennes. Ils n’ont jamais été enrôlés dans l’armée ni dans la police, mais soit tués, soit jetés en prison avec de lourdes peines.
La légèreté avec laquelle le directeur de cabinet de Gentiny Ngobila a parlé, prouve à suffisance comment les autorités urbaines ne prennent pas au sérieux la question de sécurité des Kinois. Car aucun pays sérieux à travers le monde ne peut recruter pour son armée ou sa police, la racaille de la société comme si ces deux services appelés à maintenir de l’ordre public étaient des poubelles.
Les jérémiades du VPM de l’intérieur, Daniel Aselo, lors de la réunion, lundi 26 septembre dernier, autour du premier ministre Sama Lukonde, sont un aveu d’impuissance. En tant que patron de la police, il devra convaincre le Conseil des ministres à mettre un paquet suffisant à la disposition de cette police pour qu’elle soit à même d’éradiquer ce phénomène kuluna qui n’existait pas il y a deux décennies. Il est inconcevable qu’à Kinshasa, ville d’environ 15 millions d’habitants, que l’on ait environ 13.000 policiers seulement. Et que la police de Kinshasa ne reçoit qu’environ 20.000 USD par mois.