La marche pacifique de médecins de ce mercredi 21 septembre à Kinshasa a été réprimée par la police, semble-t-il, sur ordre du gouverneur Gentiny Ngobila. L’on a vu des médecins en blouse blanche bringuebalés par les agents de la police, les empêchant d’aller jusqu’à la primature. Bastonnés, traînés à même le sol, jetés à l’arrière de leur jeep de commandement, jamais les médecins n’ont été humiliés de la sorte par un gouvernement.
Et pourtant, cette marche pacifique a été programmée depuis plus d’un mois, consécutive au mouvement de grève qu’ils ont déclenché depuis le 6 juillet dernier, réclamant l’amélioration de leurs conditions de vie ainsi que le respect des engagements pris par le gouvernement lors de leurs différentes rencontres.
Commencée à Notre Dame de Fatima pour emprunter l’avenue des Huileries afin de joindre le boulevard du 30 juin et chuter enfin à la primature où ils devaient déposer un mémorandum, les médecins se sont vus être bloqués aux abords de Acces Bank avant même d’atteindre l’immeuble de la Regideso.
A voir la brutalité avec laquelle la police a traité ces traiteurs des corps humains, il y a risque que même le service minimum qui avait été assuré dans les hôpitaux s’arrête, ce, au grand dam de la population.
![medecin blesse](https://scooprdc.net/app/uploads/2022/09/Medecin-blesse--600x600.jpg)
Les autorités congolaises qui, pour une fièvre ou un hématome, prennent souvent l’avion pour de soins à l’étranger, ne doivent pas considérer la grève des médecins comme le cadet de leur souci. C’est un risque mal démesuré surtout pour les policiers répresseurs. A supposer qu’ils tombent malades et que les médecins refusaient de les toucher ! il ne faut pas seulement connaitre la valeur des fesses que lorsque l’on veut s’asseoir, conseille un adage.
La marche de protestation qui est un droit constitutionnellement reconnu à tout citoyen congolais lésé dans ses droits, l’est aussi valable pour les médecins. Se réfugier toujours derrière « le manque d’autorisation par l’autorité » pour empêcher toute marche dans la rue, est anticonstitutionnel car il s’agit d’un régime d’information et non d’autorisation.