La marche pacifique de médecins de ce mercredi 21 septembre à Kinshasa a été réprimée par la police, semble-t-il, sur ordre du gouverneur Gentiny Ngobila. L’on a vu des médecins en blouse blanche bringuebalés par les agents de la police, les empêchant d’aller jusqu’à la primature. Bastonnés, traînés à même le sol, jetés à l’arrière de leur jeep de commandement, jamais les médecins n’ont été humiliés de la sorte par un gouvernement.
Et pourtant, cette marche pacifique a été programmée depuis plus d’un mois, consécutive au mouvement de grève qu’ils ont déclenché depuis le 6 juillet dernier, réclamant l’amélioration de leurs conditions de vie ainsi que le respect des engagements pris par le gouvernement lors de leurs différentes rencontres.
Commencée à Notre Dame de Fatima pour emprunter l’avenue des Huileries afin de joindre le boulevard du 30 juin et chuter enfin à la primature où ils devaient déposer un mémorandum, les médecins se sont vus être bloqués aux abords de Acces Bank avant même d’atteindre l’immeuble de la Regideso.
A voir la brutalité avec laquelle la police a traité ces traiteurs des corps humains, il y a risque que même le service minimum qui avait été assuré dans les hôpitaux s’arrête, ce, au grand dam de la population.
Les autorités congolaises qui, pour une fièvre ou un hématome, prennent souvent l’avion pour de soins à l’étranger, ne doivent pas considérer la grève des médecins comme le cadet de leur souci. C’est un risque mal démesuré surtout pour les policiers répresseurs. A supposer qu’ils tombent malades et que les médecins refusaient de les toucher ! il ne faut pas seulement connaitre la valeur des fesses que lorsque l’on veut s’asseoir, conseille un adage.
La marche de protestation qui est un droit constitutionnellement reconnu à tout citoyen congolais lésé dans ses droits, l’est aussi valable pour les médecins. Se réfugier toujours derrière « le manque d’autorisation par l’autorité » pour empêcher toute marche dans la rue, est anticonstitutionnel car il s’agit d’un régime d’information et non d’autorisation.