A voir ce qui se passe sur la toile, l’Italien Umberto Eco repris par Ghislain Deslandes, professeur à ESCP Europe, n’avait-il pas raison de dire que « les réseaux sociaux donnent le droit de parler à des légions d’imbéciles qui jusque-là, ne parlaient au bar après un verre de vin sans causer des dommages à la communauté. On les faisait taire aussitôt alors que désormais ils ont le même droit à la parole qu’un prix Nobel. C’est l’invasion des imbéciles » ?
Sans doute, les réseaux sociaux ont abruti tout le monde : professeurs d’université, journalistes, juristes, économistes, étudiants…, à tel point que la critique sur l’authenticité d’un document, vidéo ou autre image qu’ils partagent sur Twitter, WhatsApp, Facebook… n’est plus l’apanage d’un intellectuel, qui fait d’ailleurs la nette différence entre lui et le citoyen lambda. Non sans raison, une prétendue lettre confidentielle du ministre d’Etat à l’Urbanisme et habitat, Pius Muabilu, qui remercierait le président de la République, Félix Tshisekedi, pour avoir nommée sa fille Christelle Muabilu au poste de DGA de l’OCC, est abondamment partagée sur les réseaux sociaux même par les personnes qui, sur le plan intellectuel, méritent beaucoup de respect, mais tristement se laissent prendre par le piège de l’imbécilité des réseaux sociaux.
Or, en scrutant cette correspondance balancée dans les réseaux sociaux et devenue virale, sans nécessairement de grosses loupes, l’on se rend compte, de par sa phraséologie et son contenu, elle a l’air de tout faux. Les esprits lucides qui regardent bien la signature en bas de la fameuse correspondance, se réalisent qu’elle est scannée. Un montage sorti du laboratoire des cybercriminels qui, non seulement sont jaloux et aigris de Pius Muabilu, mais veulent aussi l’opposer à son ancienne autorité morale, le président de la République honoraire Joseph Kabila, lorsqu’ils évoquent « la mission zéro barbe ».
C’est qui est bizarre est le fait que les intellectuels gobent à cœur joie cette imbécilité hérésiarque des réseaux sociaux et se livrent à cœur à l’accompagner naïvement à travers les partages, discréditant ainsi leurs personnalités. Ils ne réalisent même pas que la fameuse correspondance n’a pas de cachet d’accusé de réception pour prétendre qu’elle a fuité à la Présidence de la République. Peut-on insinuer naïvement que Pius Muabila l’ait remise au président Tshisekedi en mains propres ? Mais si cela la thèse, le 5 septembre, date prétendue de la rédaction de ladite correspondance, Fatshi était déjà au Pays-Bas dans le cadre de la COP 27. Comment est-elle sortie pour se retrouver sur la place publique parce frappée de mention « confidentiel » en rouge ? Intellectuels et illettrés sont-ils tous devenus des sots ? L’affirmer en ce qui concerne le comportement des premiers sur les réseaux sociaux, n’est pas loin de la réalité.
