« Le président de la République a fait part au Conseil de la situation qui prévaut au sein Congo Airways où il y a risque de cessation de ses vols, faute d’aéronefs. En effet, les deux derniers avaient encore en service dû partir, impérativement, en entretien dans deux mois. Cela aura pour effet de priver la compagnie nationale d’aéronefs, l’empêchant ainsi de remplir sa mission de desservir le territoire national. Pour éviter l’interruption momentanée d’activités de cette compagnie nationale, avec les conséquences sur la mobilité aérienne dans notre pays, le président de la République a chargé les ministres ayant en charge le Budget, les Finances ainsi que les Transports, voies de communication et de désenclavement, sous la coordination du premier ministre, de se pencher diligemment sur les options nécessaires pouvant permettre à Congo Airways de dégager, dans un meilleur délai, les pistes de solutions idoines. Un rapport est attendu au Conseil des ministres du 09 septembre prochain »,révèle la ministre de la culture et arts, Catherine Katumbu Furaha, assumant l’intérim du porte-parole du Gouvernement Patrick Muyaya, dans son compte-rendu de la 66ième réunion du Conseil des ministres tenue le vendredi 26 août dernier.
Cette jérémiade de Fatshi qui frise un aveu d’échec de pérenniser une entreprise lui léguée par son prédécesseur, renvoie du coup à la question de savoir où est passé le projet de création de la compagnie Air Congo, annoncée avec pompe, mieux avec tambour et trompette par le ministre des Transports, voies de communication et de désenclavement, Chérubin Okende.
En effet, de retour des Emirats Arabes Unis en octobre 2021 où il avait ccompagné le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, le ministre des Transports, voies de communication et désenclavement, avait fait une annonce fracassante de la création d’une nouvelle compagnie aérienne nationale baptisée « Air Congo » en partenariat avec Ethiopian Airlines. Chérubin Okende avait, dans une interview exclusive accordée à Scooprdc.net, vanté l’ambition du président Tshisekedi de faire vivre aux Congolais la belle époque d’Air Zaïre, le Léopard volant.
« Aujourd’hui, il y a en disponible 7 avions de nouvelle génération. Imaginez, Dreamliner (NDLR : Boeing 787) qui pourra commencer à lancer les vols internationaux et permettre aux Congolais qui, lorsqu’ils veulent aller au Moyen-Orient en Asie et en Europe, empruntent les avions d’autres compagnies, mais prendront demain lors de la mise en œuvre de ce partenariat de cette nouvelle compagnie, des avions battant pavillon République démocratique du Congo ! », avait fait baver Chérubin Okende les Congolais dans cette interview exclusive accordée à Scooprdc.net le 17 octobre 2021.
Mais déjà près d’une année, rien n’est fait alors que les premiers signaux de cette nouvelle compagnie devraient être visibles au mois de janvier 2022. Aujourd’hui, à la place de la concrétisation de cette promesse, c’est plutôt le requiem de Fatshi sur Congo Airways ; cette compagnie nationale créée en août 2014 par l’ancien premier ministre Augustin Matata Ponyo et dont le projet était piloté par l’ancien ministre de Transports, Justin Kalumba muana Ngongo. Avec comme actionnaires quelques entreprises publiques notamment l’Office de gestion du fret multimodal (OGEFREM), la Caisse nationale de solidarité sociale (CNSS, ex-INSS), la Régie des voies aériennes (RVA), la Société commerciale de Transports et des ports (SCTP, ex-ONATRA), la Générale de mines et de carrières (GECAMINES) et le Fonds de promotion de l’industrie (FPI) y compris le Gouvernement, Congo Aiways a véritablement opéré à partir d’octobre 2015 et son capital initial était de 65 millions USD.
Ce qui est vrai, Congo Airways n’avait pas été lancée avec des aéronefs neufs. Ce qui avait suscité beaucoup de critiques envers le gouvernement Matata. Sa faillite aujourd’hui, après 7 ans d’existence, est due, outre au mauvais état des avions acquis notamment les deux Bombardier Q400 cloués actuellement au sol et qui n’ont pas assez survolé, à la mauvaise gestion avec une pléthore d’agents alors les recettes réalisées faisaient difficilement face aux charges de production.
Selon les experts du secteur de transport aérien, le miracle que Fatshi demande à ses ministres des Finances, du Budget et des Transports, est difficile à opérer à moins que le Gouvernement décide d’acheter de nouveaux avions pour Congo Aiways, le leasing ayant démontré ses limites.
