Cartographie électorale dressée dans la violation de la loi : John Omombo et FSP interpellent la CENI et appellent au DEC !

Existant depuis quatre ans, selon les dires de son président national, le parti politique Forces socialistes progressistes (FSP) a bien annoncé ses couleurs, ce mercredi 23 août à travers une conférence de presse à Kinshasa.

Devant ses anciens confrères, le président national de FSP, John Omombo, ancien journaliste de la RTGA, a, d’entrée de jeu, fait savoir que si la situation sécuritaire à l’Est du pays demeure une préoccupation majeure, la question électorale vient renforcer les inquiétudes au plus haut point, tant elle fait face à des contraintes qui sont de nature à briser son élan.

Animé par le souci de voir se dérouler les élections apaisées dans son pays, John Omombo a tenu à travers cet échange avec la presse, à alerter sur certains couacs susceptibles de biaiser l’organisation de ces élections générales tant attendues en 2023. Il relève des griefs substantiels qui fâchent la Constitution et la Loi électorale.

Premièrement, il dégage dans sa communication, l’inconstitutionnalité de la Loi organique de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) en ce sens que son article 24bis remet en cause la laïcité de l’Etat congolais prônée par la Constitution en son article 1er. Alors que cette disposition constitutionnelle stipule que, fait remarquer John Omombo, « la République Démocratique du Congo est, dans ses frontières du 30 juin 1960, un État de droit, indépendant, souverain, uni et indivisible, social, démocratique et laïc », la Loi organique de la CENI elle, attribue l’exclusivité de la désignation du président de la CENI aux seules confessions religieuses.

Pour John Omombo, cette sélectivité qui est une exclusion injuste de ceux qui ne pratiquent pas la religion (Ndlr : les athées par exemple) même s’ils œuvrent dans le domaine des élections, entre en conflit avec l’article de la Constitution sus évoqué.

Deuxièmement, le président national du parti FSP dénonce la hiérarchisation anarchique des opérations préélectorales. Alors que l’actuelle Loi électorale dispose en son article 47 bis que « la cartographie électorale est définie en tenant compte des distances des électeurs par rapport aux lieux de bureaux de vote, les obstacles de distances à parcourir et de la stabilité des lieux des bureaux de vote. La Commission Électorale Nationale Indépendante publie, au plus tard trente jours avant le début de la campagne, la cartographie de bureaux de vote tenant compte du nombre des inscrits », John Omombo et son parti FSP constatent malheureusement, disent-ils avec regret, que l’opération de la cartographie des bureaux de vote, qui devrait intervenir après celle d’identification et enrôlement des électeurs, se fait en violation flagrante des dispositions de la loi électorale précitée.

Du coup, les FSP exigent l’annulation immédiate et sans condition de cette opération de la cartographie des bureaux de vote dont la validation est précipitée par la CENI. Sinon c’est placer la charrue devant le bœuf.

Troisièmement, avec son œil d’observateur, John Omombo constate l’absence du consensus et de la confiance dans le processus d’organisation de prochaines élections. « Il est évident que le consensus et la confiance demeurent incontestablement deux éléments fondamentaux pour bâtir une gouvernance électorale qui garantit un scrutin participatif, inclusif, crédible et apaisé. Malheureusement, ces leviers se trouvent amplement tordus notamment à cause du processus non consensuel de la définition du cadre juridique (élaboration de différentes lois) et, la procédure exclusive portant sur la désignation des membres de la CENI. L’absence remarquable de plusieurs acteurs clés du processus au premier Cadre de concertation est une illustration patente de ce manque cruel de consensus et de confiance », fait-il remarquer.

D’où, suggère-t-il au président de la République, chef de l’Etat qui incarne le symbole de l’unité nationale, d’user de ses prérogatives constitutionnelles pour convoquer un cadre d’échange sur le processus électoral que lui et son parti FSP ont dénommé « Dialogue électoral constructif », en sigle «DEC».

« Ledit dialogue est proposé comme une médication nécessaire, appropriée et urgente pour tenter de placer le processus électoral sur la voie qui lui éviterait de péricliter dans l’anomalie et l’apathie. Ce serait, à notre avis, le passage idéal pour réunir les conditions nécessaires, préalables à l’organisation des élections dans le délai constitutionnel, loin des contestations majeures », explicite John Omombo en promettant de mener des actions de plaidoyer et lobbying auprès de l’Organe de gestion des élections et des parties prenantes en vue de rechercher le consensus et rétablir la confiance.

Le souhait du parti politique FSP et de son président national est de voir les élections prochaines s’organiser dans le strict respect du délai constitutionnel. « C’est pour nous un impératif catégorique et non conditionnel », martèle John Omombo.

  • Bendélé Ekweya té

À ne pas rater

À la une