Nommé le 27 juin 2022 par le président de la République comme premier président de la Cour des comptes, Jimmy Munganga a révélé, jeudi 18 août dernier à la presse que dans le cadre de reddition des comptes, seule la province du Kongo central sur les 26 que compte le pays, s’est soumise à cette exigence comme l’oblige la loi.
En effet, selon la loi organique portant fonctionnement, organisation et composition de la Cour des comptes, obligation est faite au gouvernement central et à ceux provinciaux de lui transmettre chaque le 15 août les états financiers de l’exécution du premier semestre du budget de l’exercice en cours. Malheureusement, déplore Jimmy Munganga, cette exigence n’a jamais été respectée. « Avec nous, les choses doivent changer », prévient-il parce que la Cour des comptes, soutient-il, ne travaille que sur les transmissions lui faites par les gouvernements provinciaux et central ainsi que par les mandataires et autres ordonnateurs publics.
Aussi, fait-il savoir, les ordonnateurs en général doivent transmettre à la Cour des comptes trimestriellement les données relatives à l’exécution du budget en recettes comme en dépenses. « Avant la fin du premier mois de chaque trimestre, les ordonnateurs sont obligés de transmettre à la Cour des comptes les données portant sur l’exécution du budget en recettes comme en dépenses du trimestre précédent. La reddition des comptes n’est que la consolidation. Nous allons veiller à ce que tout le monde respecte cette exigence, la force étant à la loi », martèle-t-il en indiquant que pour ce faire, il a déjà écrit au premier ministre, aux gouverneurs et à tous les mandataires publics pour leur rappeler cette exigence légale.
Etablissant la différence entre les tâches de l’Inspection générale des finances qui, elle, relève de la présidence de la République et celles de la Cour des comptes sous tutelle de l’Assemblée nationale, Jimmy Munganga précise que son institution s’occupe exclusivement du contrôle juridictionnel qui porte primo, sur le jugement des comptes des comptables publics, assignataires des recettes et des dépenses ; secundo, sur l’apurement de gestion de fait ; et tertio, sur le jugement de fautes de gestion.
La Cour des comptes procède également en exclusivité au contrôle non juridictionnel portant sur le contrôle d’exécution du budget et le contrôle budgétaire qui aboutit à la déclaration de conformité entre la comptabilité des comptables publics et celle tenue au niveau du compte général du Trésor. La Cour des comptes se rencontre avec l’Inspection des finances au niveau du contrôle de gestion.
En attendant la prestation de serment par ses magistrats, Jimmy Munganga promet de lutter contre toutes les antivaleurs à travers les deux types de contrôle évoqués ci-haut : le juridictionnel et le non juridictionnel.
« Lorsque la Cour des comptes sanctionne un gestionnaire pour faute de gestion, il est indigne de gérer la chose publique, on le vire. Nous, nous allons faire notre travail et il appartient aux autres (Ndlr : les autorités de tutelle) de faire le leur. Lorsque nous menons nos investigations et que lorsque nous constatons des graves irrégularités dans le chef d’un contrôlé, nous proposons des mesures conservatoires qui peuvent aller jusqu’à la révocation. Il appartient à l’autorité de tutelle de relayer la décision de la Cour des comptes dans le délai de 5 jours. Mais si elle ne le fait pas, vous voyez ! », a-t-il expliqué aux journalistes à qui il a promis que toutes les fois que la Cour des comptes aura à condamner un « indiscipliné » des finances publiques, elle les tiendra informés.