Un bien de l’Etat spolié, quel que soit le temps d’occupation par le spoliateur, reste toujours un bien de l’Etat et devra un jour être récupéré. C’est le cas de la villa sise avenue Likasi n° 2 acquise frauduleusement par Zoé Kabila sous le règne de son grand-frère, malgré que ses avocats aient voulu faire croire à l’opinion une fausse version de violation de ses droits .
En effet, les avocats de l’ancien gouverneur du Tanganyika ont alerté lundi 22 août via les médias sur une menace de déguerpissement de ce dernier de la villa précitée. Ils ne sont pas gênés de présenter des documents de propriété pour soutenir leur thèse et charger le ministre de l’Urbanisme et habitat, Pius Muabilu, présenté comme celui qui trouble la jouissance de Zoé Kabila de son bien (Villa). Mais malgré leur gesticulation, Zoé Kabila a été déguerpi ce mardi 23 août.
Et comme les musiciens chantent souvent que « le mensonge prend toujours l’ascenseur pour arriver vite et que la vérité elle, prend l’escalier et finit par arriver », les investigations auprès de différents services de l’Etat, notamment les affaires foncières et Urbanisme et habitat d’avant Pius Muabilu, produisent les éléments contraires à ceux brandis par les avocats du jeune frère de Joseph qui a spolié le patrimoine de l’Etat en se faisant attribuer de faux documents par l’ancien controversé ministre Joseph Kokonyanyi, pour cette maison réservée à l’Armée.
Contrairement à l’historique retracée par les avocats de Zoé Kabila, qui ne manque pas des moyens financiers nécessaires pour se construire des bureaux en ville parce qu’il a deux tours géantes en face de Pullman Grand Hôtel Kinshasa sans oublier le luxueux hôtel Beviour à Moanda, les documents officiels démontrent et confirment que la villa sise Likasi n°2 est effectivement un bien de l’État spolié. Il s’agit des documents produits in tempore non suspecto.
L’inventaire des immeubles du patrimoine de l’Etat dressé à l’époque par le ministère des Travaux publics, Aménagement du Territoire, Urbanisme et Habitat, et publié dans le Journal officiel daté du 1er novembre 2013 alors que Pius Muabilu n’était pas ministre, révèle que la maison de l’avenue Likasi n°2 compte au nombre des unités de logements du quota de l’Armée. En 2013, le régime Kabila est fort et Zoé Kabila parmi ses hommes puissants. Curieux et étonnant qu’il n’ait pas protesté à l’époque contre l’inventaire fait par un ministre sous Matata Ponyo, pour faire valoir aujourd’hui ses droits sur la Villa convoitée.
Aussi, le répertoire établi cinq ans plus tard, soit en décembre 2018 par l’ancien ministre de l’Urbanisme et Habitat, le plus kabiliste Joseph Kokonyangi. Ce thuriféraire de l’ancien régime, le procureur des documents actuellement brandis par les avocats de Zoé Kabila, avait, lui aussi, repris la villa Likasi dans le quota de l’Armée. Avait-t-il piégé le jeune frère de Kabila face aux menaces souvent par eux utilisées comme mode d’exécution de leur vouloir ?
Pourquoi vouloir alors s’acharner sur Pius Muabilu dont la démarche s’inscrit seulement à faire respecter la loi en se référant sur des pièces valables lui léguées par ses prédécesseurs ?
Avant Zoé Kabila, Pius Muabilu a eu à faire déguerpir tour à tour Lambert Mende, She Okitundu et Omer Egwake, Emmanuel Shadary, John Numbi y compris le thuriféraire Joseph Kokonyangi, qui n’ont opposé aucune résistance sachant tous qu’ils avaient préjudicié l’Etat.
A voir son passé et surtout lorsque l’on se rappelle de la mort brusque et précipitée de Dominique Sakambi que Zoé Kabila avait fait déguerpir à la place commerciale, prévalant avoir acheté cette maison que ce dernier occupait plus de trois décennies, aucun avocat ne peut plaider son cas.