Suite à sa demande d’audience, l’Inspecteur général des finances, Jules Alingete, est allé à la rencontre, ce jeudi 18 août 2022, du premier président de la Cour des comptes nouvellement nommé, Jimmy Munganga, à son cabinet de travail.
D’après l’IGF Alingete, trois mobiles l’ont motivé son déplacement vers le siège de la Cour des comptes. Premièrement, présenter ses félicitations à la nouvelle équipe de cette cour constituée du premier président, du procureur général, des présidents des chambres et des avocats généraux et rassurer la détermination de l’Inspection générales des finances d’accompagner cette nouvelle équipe dans son contrôle postérieur des finances publiques. Deuxièmement, échanger autour de la coordination de contrôle des actions sur le terrain pour éviter le chevauchement qui pourra être préjudiciable à l’IGF ou aux résultats de contrôle des finances publiques en général. Et troisièmement, échanger autour de la nécessité légale et transmettre le rapport de l’IGF à la Cour des comptes pour que les auteurs des actes des fautes de gestion soient poursuivis par cette cour.
Jules Alingete se félicite du fait qu’avec cette Cour des comptes redynamisée, le dispositif prévu par le législateur deviendra complet, à savoir la sanction administrative, la sanction judiciaire émanant des cours et tribunaux pour des faits pénaux et la sanction de la Cour des comptes sur base des fautes de gestion constatées dans le chef des gestionnaires, même des gestionnaires de fait.
« Nous sommes convaincus que la fonction contrôle est davantage rétablie, rehaussée et que la gestion publique pourra progressivement avec cette redynamisation de la Cour des comptes, être améliorée…Aujourd’hui avec la volonté politique exprimée par Son Excellence monsieur le président de la République, chef de l’Etat pour lutter contre les antivaleurs, nous croyons, nous le corps de contrôle, que nous devons intérioriser les valeurs qui doivent combattre les antivaleurs, à savoir l’intégrité, la fermeté et la compétence. Nous devons appliquer toutes ces valeurs avec rigueur même si les personnes qui font la prédation financière peuvent qualifier cela d’une brutalité, mais nous sommes obligés de le faire pour sauver notre pays d’une situation qui était hier catastrophique mais qui commence à s’améliorer et qui va davantage s’améliorer avec l’arrivée de la Cour des comptes redynamisée », a déclaré Jules Alingete.
Pour sa part, le premier président de la Cour des comptes, Jimmy Munganga, tout en promettant que son institution va appliquer le contrôle juridictionnel et le contrôle non juridictionnel dans tous leurs aspects, a demandé aux décideurs de les accompagner pour l’efficacité de leur action. « Lorsque la Cour des comptes sanctionne un gestionnaire pour faute de gestion, il est indigne de gérer la chose publique, on le vire. Nous, nous allons faire notre travail et il appartient aux autres (Ndlr : les autorités de tutelle) de faire le leur. Lorsque nous menons nos investigations et que lorsque nous constatons des graves irrégularités dans le chef d’un contrôlé, nous proposons des mesures conservatoires qui peuvent aller jusqu’à la révocation. Il appartient à l’autorité de tutelle de relayer la décision de la Cour des comptes dans le délai de 5 jours. Mais si elle ne le fait pas, vous voyez ! », a-t-il expliqué aux journalistes à qui il a promis que toutes les fois que la Cour des comptes aura à condamner un « indiscipliné » des finances publiques, elle les tiendra informés.
« Nous allons lutter contre les antivaleurs à travers un contrôle juridictionnel », a beaucoup martelé Jimmy Munganga avant de remettre officiellement à son hôte Jules Alingete la loi organique portant organisation et fonctionnement de la Cour des comptes.
« Nous partons avec beaucoup de satisfaction que les prédateurs de nos finances publiques que nous avions tout le temps qualifiés de criminels seront aussi désormais qualifiés d’indisciplinés, selon le langage de la Cour des comptes. Merci de nous avoir fait enrichir d’une qualification pour ces personnes indignes qui mettent la survie de toute la nation en danger. Sincèrement, vous avez notre collaboration, notre accompagnement et un soutien sans faille », a promis Jules Alingete à Jimmy Munganga dans cette coalition naissante entre l’Inspection générale des finances et la Cour des comptes pour traquer les prédateurs des finances publiques.