Coup de gueule de Fatshi contre l’opposition à Ndjamena : Emprise du « yankeeïsme » 

Pas de peine d’aller chercher la signification du « yankeeïsme » bien que faisant allusion au comportement d’un Yankee. Même le mot Yankee dans son entendement ou sens propre d’un habitant des États-Unis d’Amérique, n’a rien à avoir avec la kinoiserie qui lui a donné une autre définition particulière d’un homme éveillé au langage percutant, qui canaille ou dribble les autres sans rechigner.

Pour un Kinois, un Yankee c’est cet homme qui ne se laisse pas faire ou ne se fait pas bizuter. C’est le tout contraire d’un « yuma », d’un naïf. C’est un homme dont l’attitude est l’emprise de la supériorité sur les autres. Et on reconnait et on sent un Yankee par son Lingala plein de jargons et de quolibets. C’est l’impression qu’a donnée le président de la République, Félix Tshisekedi, dans sa causerie avec les Congolais vivant dans la capitale tchadienne.   

En effet, en marge de sa visite officielle à Ndjamena au Tchad à l’occasion du 62ième anniversaire de l’indépendance de ce pays, le président Félix Tshisekedi a, comme dans ses habitudes lorsqu’il est en dehors du pays, eu un échange avec la communauté congolaise venue à sa rencontre. Visiblement agacé par la dernière sortie médiatique de son ancien collaborateur et chef de son parti UDPS devenu son opposant qui l’a vilipendé personnellement, mais aussi par celle de la vieille Marie Misemi surnommée « maman Union saleté » qui a insulté son épouse Denise Nyakeru, le président Tshisekedi a utilisé le langage reconnu aux Kinois.

Ce coup de colère exprimée par le Chef de l’Etat à Ndjamena a fait frémir plus d’un Congolais et du coup a donné l’occasion à ses détracteurs d’envenimer la situation. Sans porter des gants ou aller par le dos de la cuillère, Fatshi a ouvertement promis de remplir les prisons s’il le faudrait le faire, avec de gens qui font la politique sur base de mensonges et qui s’hasarderont de l’insulter.

« L’opposition ce n’est pas calomnier le chef de l’Etat, calomnier sa femme. L’opposition ce n’est pas instrumentaliser une vieille maman, la manipuler pour qu’elle insulte le chef de l’Etat et sa femme. Si les prisons vont se remplir avec les personnes mensongères, elles se rempliront », a déclaré clairement Fatshi.

Et de continuer : « Critiquez le travail, insultez notre façon de travailler, mais ne mentez pas. Si vous mentez que le président est un voleur, c’est grave. Là, vous allez le prouver devant les juges ».

Menace suivie d’un quolibet envers l’opposition qu’il a qualifiée de faible et légère.

Mais la posture qu’a prise Fatshi est visiblement celle de quelqu’un excédé décidé désormais de répondre coup sur coup à ses pourfendeurs. Or, il est Chef de l’Etat et l’homme le plus puissant de la RDC dont le silence devra constituer une armée de destruction massive. Sa menace sur tout celui qui l’insultera ou dira des mensonges sur lui risque de constituer une aubaine aux services de sécurité et à des magistrats véreux et les conduire à la dérive.

Certains observateurs demandent à Fatshi Béton de se rappeler que son prédécesseur a été l’homme le plus insulté en RDC, et le pauvre ne s’en était quasiment jamais plaint.

S’il est vrai que quiconque insulte commet un voie de fait est à ce titre poursuivrable au terme de la loi, il est quand-même gênant que le président de la République menace publiquement et en personne ceux qui oseront tenir des écarts de langage contre sa personne. C’est vrai que dans ses veines circulent encore, non seulement le sang de combattant, mais aussi de   « Yankee » mais il devra se mettre dans sa tête qu’il est au-dessus de la mêlée et qu’il est chef de l’Etat. Faire de l’illettrée et veille Marie Misemi une célébrité, écorche  la sensibilité des âmes bien nées.  

  • Bendélé Ekweya té

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