L’ancien major de la garde républicaine chargé de renseignements (T2), reversé dans les FARDC peu après le décès suspect d’Armand Tungulu placé sous sa garde fin octobre 2010, est, apprend Scooprdc.net des sources sécuritaires, aux arrêts et détenu dans les locaux du renseignement militaire depuis la semaine dernière. Le général Baseleba Bin Mateta est auditionné au Conseil National de Sécurité (CNS) pour avoir tenté, d’après l’acte d’accusation, d’introduire des armés à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa.
En effet, dissimulées dans un sac sous des livres et déclarées comme étant des effets personnels du condamné à mort, le policier Christian Kenga Kenga, proche du général fugitif John Numbi, qui purge sa peine dans cet établissement pénitentiaire militaire pour le double meurtre du défenseur de droits de l’homme Floribert Chebeya et son chauffeur Fidèle Bazana, le colis est porté par l’un des gardes du corps du général, lui-même magistrat militaire.
C’est en réalité un contrôle de routine par le directeur de la prison du colis qui révélera le contenu plus que douteux. D’après des témoins trois armes dont une mitraillette AK-47 et deux pistolets Browning GP avec munitions sont découvertes, dissimulées au milieu des ouvrages.
L’autorité pénitentiaire posera la question au soldat sur l’origine du colis et ce dernier citera son Chef, le général Baseleba. « Où est-il », demande alors le directeur de la prison. « Dehors dans sa voiture », lui répond alors le soldat. « Ok, je dois en parler alors à ma hiérarchie ».
Et c’est la descente aux enfers qui commence pour l’ancien homme fort de l’auditorat sous le général Munkutu.
Interrogé à son tour, le général Baseleba dira avoir été piégé. Son avocat, Me Zorobabel Mulangu, affirmera pour sa part que les relations sont tendues entre le général et ses collègues de service. Mais selon de nombreux autres observateurs, les armes étaient destinées à préparer une évasion de Christian Kenga Kenga qui, tout au long du procès Chebeya, n’avait pas accepté de comparaître. D’autres sources soutiennent que les réseaux du général déserteur et fugitif John Numbi sont encore actifs dans la capitale à l’instar de celui qui vient d’être arrêté.
Jusqu’à ce jour, l’homme est toujours interrogé dans les locaux du CNS sur ses véritables intentions et pourquoi en tant que magistrat militaire, pouvait-il se permettre cet acte, surtout que le sac contenant ces effets lui appartient personnellement, affirme-t-on dans le milieu judiciaire. Le sang d’Armand Tungulu, mort torturé par, disent certaines langues, l’ancien major Baseleba, est-il en train de se venger ?
Dossier à suivre !