Par Antoine MUNGUETSONI
Alors que l’entreprise Kibali Gold Mine S.A se met en ordre pour satisfaire les engagements auxquels elle a souscrit vis-à-vis de l’État Congolais et des populations environnant ses zones d’exploitation, voilà que des inciviques sous la casquette de creuseurs artisanaux envahissent depuis plus de trois mois maintenant ses périmètres miniers, en violation flagrante des dispositions des lois qui organisent l’exploitation minière.
Le cas de la carrière artisanale de Renzi, village situé dans le secteur Kibali, arbitrairement implantée sur un site couvert par des titres d’exploitation industrielle de la mine d’or de Kibali, illustre bien l’envahissement de zones minières par les creuseurs artisanaux de cette contrée du pays.
Au moment où nous couchons ces lignes, des puits miniers y ont vu jour plus de trois mois maintenant, empiétant ainsi volontairement les droits de jouissance du titulaire légal sur ses permis.
C’est dans l’optique de restaurer l’ordre social que l’administrateur du territoire de Watsa, M. Makanda Mwamba Lubusu a, par un communiqué officiel rappelé les dispositions pertinentes de l’article 109 du Code minier qui définit les conditions d’institution d’une zone d’exploitation artisanale. Dans le cas d’espèce, les creuseurs artisanaux qui s’y sont établis se sont rendus coupables de violation de l’alinéa 3 de l’article précité qui stipule qu’ « un périmètre minier ou de carrières faisant l’objet d’un titre minier ou de carrières en cours de validité ne peut être transformé en zone d’exploitation artisanale. Un tel périmètre est expressément exclu des zones d’exploitation artisanale instituées conformément aux dispositions de ce chapitre ».
L’autorité du territoire de Watsa qui précise que la force est du côté de la loi, interdit cette exploitation artisanale illégale dans le périmètre minier de Renzi, dont le titulaire est la société Kibali Gold Mine S.A et annonce des mesures de répression draconiennes à l’endroit des récidivistes.
Dès lors, ces creuseurs artisanaux envahisseurs peuvent s’organiser en coopératives minières dans les conditions fixées par la législation minière et se tourner vers les zones d’exploitation artisanale (Z.E.A) dont l’État Congolais a déjà facilité les créations en territoire de Watsa et Faradje en province du Haut Uele, réputée pour avoir une vocation minière.
Dans un pays dont le climat des affaires n’est pas totalement assaini, les violations des droits de propriété sont de nature à décourager les investisseurs au moment où quelques rares audacieux qui croient encore au Congo acceptent d’y investir.