Avec tambour et trompette, le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi lança, le 17 mars 2021 à Mpasa, un quartier périphérique dans l’Est de la ville de Kinshasa, le projet Tshilejelu (exemple, en langue Tshiluba). C’est est un programme de réhabilitation et de modernisation de la voirie urbaine de certaines agglomérations de la RDC, disait-on, initié par lui-même Fatshi.
Dans le plan de son exécution, il était prévu la réhabilitation et l’asphaltage de 39,72Km pour la ville de Kinshasa, 25,32Km pour la ville de Mbuji-Mayi au Kasaï oriental, 10,5Km dans la cité de Kabinda dans la Lomami, 35Km à Kananga au Kasaï central, 10Km à Lusambo au Sankuru ; 5,5Km à Mwene-Ditu dans la Lomami et 15,39Km à Tshikapa au Kasai. Le chronomètre des travaux était de 28 mois pour la ville de Kinshasa et 36 mois pour l’espace Grand Kasaï.
Si ces travaux ont connu des coups de pioche et avancent bien tant que mal dans certaines agglomérations, notamment Kinshasa, Kananga et Mbuji-Mayi, il n’en est pas le cas pour la ville de Lusambo, chef-lieu du Sankuru. Déjà 17 mois passés à vide sur le chronogramme de 36 mois annoncés. Aucun signe de faisabilité jusque-là n’est visible. L’avenue Mobutu, l’artère principale qui traverse la ville ciblée par le projet, garde encore ses bandes de sable. L’espoir de Lusvillois s’effrite déjà parce que même là où les travaux du projet Tshilejelu ont été lancés, comme Mbuji-Mayi par exemple, le rythme est aux pas de caméléon.
D’où ces questions que d’aucuns se posent : Fatshi qui lance lui-même ses projets à impact visible et rapide, a-t-il une cellule technique de suivi qui lui fait constamment des rapports ? Que fait son conseiller chargé de matières d’infrastructures ? Les notes techniques de ce dernier sont-elles prises en compte ? Autant de questions dont seuls les membres du cabinet présidentiel connaissent les réponses.
Mais il faut faire remarquer que Tshilejelu n’est pas le seul programme de Fatshi annoncé en faveur des Lusvillois. Bien avant, le président de la République avait, dans son discours devant les députés nationaux et sénateurs réunis en congrès le 13 décembre 2019, annoncé et promis la construction d’une centrale solaire de 10 mégawatts pour une valeur de 25 millions à Lusambo. Bientôt trois ans sans qu’aucun panneau solaire ne soit arrivé dans la ville !
C’est seulement le 19 juillet dernier que circule un appel d’offre lancé par l’Agence nationale de l’électrification et des services énergétiques en milieux rural et périurbain (ANSER) pour certains travaux relatifs à la construction de la centrale solaire photovoltaïque de Lusambo pour la capacité non plus de 10 mégawatts initialement prévus, mais de 500kWc, soit la moitié. Il faudra encore attendre cette étape de sélection d’un ou de plusieurs soumissionnaires pour passer à celle de passation proprement dite du marché. Un processus qui pourra prendre 6 mois à une année. Et là, l’on sera en 2023, année de turbulences électorales qui, généralement feront que tous les autres projets même d’urgence soient mis en berne. Ce qui risque de ne pas voir Lusambo bénéficier de cette station solaire. Hypothétique !