Le ministre de la Recherche scientifique et innovation technologique, Me José Mpanda Kabangu, séjourne depuis le jeudi 04 août 2022 dans la province de la Tshopo où il est allé précisément à Yangambi en vue d’organiser le cadre qui doit abriter les travaux préparatoires de la COP27 et accueillir au moins 300 scientifiques et autres chercheurs venus du monde entier.
En effet, la COP 27 dont l’acronyme en Anglais signifie « Conference of the parties », est une rencontre internationale de l’Organisation des Nations unies qui doit se dérouler du 7 au 18 novembre prochain dans la cité balnéaire de Charm el-Cheikh à bord de la Mer Rouge en Egypte. Elle sera la 27ième du genre, d’où le chiffre 27 qui suit l’acronyme COP. Elle réunira ainsi les pays signataires de la Convention-cadre de l’ONU sur les changements climatiques (CCNUCC).
Le choix de l’Egypte s’explique par le fait que déjà hôte de la COP 14 sur la biodiversité en 2018, le pays des pharaons était, non seulement le seul candidat en lice pour l’Afrique dont le tour revenait d’’organiser et d’accueillir cette grande conférence des nations unies, mais aussi que l’Egypte est un des pays africains les plus menacés par les changements climatiques.
Mais d’après les organisateurs, les travaux préparatoires de cette grande conférence devront se tenir au mois de septembre prochain à Yangambi, cité de l’Institut national pour l’étude et la recherche agronomique (INERA) placé sous la tutelle du Ministère de la Recherche scientifique et innovation technologique. C’est ce qui justifie l’implication de Me José Mpanda Kabungu, en tant que responsable de l’INERA dont les installations doivent recevoir les hôtes venus de différents pays. Il est donc à Yangambi pour inspecter les infrastructures et chercher à viabiliser celles qui le nécessitent en vue de préserver la bonne image de la RDC.
D’aucuns se demanderont pourquoi le choix de Yangambi pour les travaux préparatifs de la COP 27 alors que celle-ci est prévue en Egypte ? En effet, c’est dans cette contrée de la RDC où est érigée la grande Tour à flux, la première au cœur du bassin du Congo pour l’étude des échanges de gaz à effet de serre entre la forêt et l’atmosphère.
Cette tour a été construite par l’Université de Gand de Belgique, le Centre de recherche forestière internationale (CIFOR), la société R&SD et l’École régionale post-universitaire d’aménagement et de gestion intégrés des forêts tropicales (ERAIFT), en partenariat avec l’Institut national d’études et de recherches agronomiques (INERA)a été opérationnelle en début d’octobre 2020.
Avec sa hauteur de 55 mètres dont 15 mètres au-dessus du couvert forestier), la tour de Yangambi comble un énorme déficit de données sur l’importance des forêts humides africaines dans la capture des émissions mondiales de carbone, les changements dans les régimes pluviométriques locaux et régionaux, et l’effet de la dégradation des forêts et de la déforestation sur le réchauffement climatique. Toutes les données produites seront ouvertes et gratuites pour la communauté scientifique internationale.
Bref, cette tour qui fait de Yangambi, grâce à son énorme potentiel, une référence mondiale pour l’étude des forêts tropicales, a une grande capacité d’absorption du gaz carbonique permettant ainsi l’équilibre de la biodiversité. Voilà qui justifie le choix de ce site pour les préparatifs des travaux de la COP 27 consacrée au changement climatique.
Faisant d’une pierre deux coups à Yangambi, Me José Mpanda a exhorté les agents et cadres de l’INERA pour qu’ils profitent de cette occasion en vue de se vendre, vendre l’INERA propriétaire de cette tour à flux de façon à bénéficier suffisamment des dividendes en termes d’argent pour leur grand travail de protection de la nature.
« Il est vrai que INERA a beaucoup de sites notamment Ngandajika, Mvuazi, Mulungu, Kipopo, etc., mais quand vous êtes à l’extérieur du pays, c’est plus que Yangambi qui est évoqué et mis en exergue par les partenaires. Un seul conseil que je puisse vous donner malgré les difficultés que vous traversez, c’est de vous vendre, d’arriver à vous valoriser, à valoriser cette grande marque déposée ‘’Yangambi’’. Si vous vous vendez bien, les moyens vous suivront. Mais si vous ne le faites, vous n’aurez pas de moyens dont vous avez besoin. Nous en tant que gouvernement, nous avons l’obligation de vous accompagner pour que votre expertise paie », a déclaré José Mpanda aux agents et cadres de l’INERA/Yangambi.
Et de marteler : « voici qu’une bonne occasion se présente devant vous, ce n’est pas un hasard, ça vous permet de vous vendre, c’est une occasion en or cette organisation des travaux préparatoires de la COP 27 chez vous. Le monde entier vous donne l’occasion de vous valoriser parce que c’est ici que beaucoup d’initiatives se prendront pour organiser en Egypte la COP 27. Tout partira de ce qui se fera ici. Comme le thème fait allusion au changement climatique et que vous avez la tour à flux qui est votre propriété, nous devons ensemble nous battre pour avoir en termes de retombées financières, une importante quotité sur les informations livrées au monde par notre tour, et surtout du fait que notre pays est considéré comme pays-solution au réchauffement climatique ».
Il faut préciser que le ministère de la Recherche scientifique et innovation technologique n’offre que le cadre, mais l’organisation des travaux préparatoires de la COP 27 est l’apanage du ministère de l’Environnement et développement durable que dirige de mains de fer le vice-premier ministre, Mme Eve Bazaiba.