L’on pensait à une vaste blague, mais l’on se rend compte que l’homme de Yumbi persévère dans son rêve qu’il fait pourtant débout et dans la journée. Déjà comme à la kinoiserie, ce rêve est accompagné d’une chanson exécutée par l’artiste-musicien Wazekwa dit « S’grave » qui ne s’est pas empêché de chanter « Métrokin ». On sait bien la suite de la rémunération de cette œuvre artistique quand bien même ce musicien qui a fréquenté et fréquente encore l’Europe sait pertinemment que ce projet est irréalisable à Kinshasa.
Cette chanson, estiment beaucoup d’analystes, n’est qu’une promotion prématurée à l’instar de panneaux géants d’autoroutes que Jean-Marie Kassamba avait affichés dans la ville de Kinshasa pour le compte du président honoraire Joseph Kabila. On comprend bien que Félix Wazekwa est un ancien témoin de Jéhovah qui veut vendre aussi aux Kinois les images du paradis dans une ville dont la gestion laisse à désirer.
Sans aller par un schéma mathématique, avec quel courant les métros de Ngobila sur toutes les lignes prévues fonctionneront-ils ? Celui de la SNEL ? Notre SNEL ? Là, le gouv. rêve bien débout !
Il est vrai que construire les lignes de métro n’est pas si compliqué dans un pays africain d’autant plus qu’il ne s’agit que du « copier-copier », étant donné que ceux qui ont creusé et construit sous la terre des lignes de ces trains, existent encore dans les pays d’Europe. C’est question de faire appel à leur expertise pour se doter de ce moyen de transport des masses. Mais seulement, l’élément principal qui fait fonctionner ces engins qu’est le courant électrique, n’est pas disponible à Kinshasa. A moins que Gentiny Ngobila fasse construire un barrage spécifique pour ses métros ou une centrale nucléaire ou encore des centrales éoliennes. Sinon avec toutes les difficultés que connait la SNEL pour fournir l’énergie électrique 24 heures sur 24 heures, quand on pense aux délestages érigés en mode de fourniture dans toutes les communes, le projet de Ngobila est impossible. Même un projet des simples trams se boutera à cette difficulté. S’il compte sur l’énergie solaire, celle-ci a toujours prouvé des limites.
Deal pour bouffer l’argent ?
D’après le ministre des finances du gouvernement Ngobila, ce projet veut exploiter 300 kilomètres de voie ferrée. La première phase concerne la ligne Gare Centrale à l’aéroport international de N’djili (25 km). La deuxième va s’occuper de grandes artères de Kinshasa (75 km). La troisième ligne concerne la périphérie de Kinshasa (90 Km) et la dernière reliera l’Aéroport International de Ndjili à la Commune de Maluku (80 Km).
Sous un partenariat public-privé, les coûts des investissements de ce train urbain moderne Métrokin dans une métropole d’au moins 15 millions d’habitants pour la réalisation de sa 1ère phase dont les travaux finiront vers fin 2024, prendront au consortium des actionnaires 250 millions USD.
Connaissant comment se passent les marchés en RDC, rien n’exclut que ce projet soit conçu pour que des pots-de-vin se partagent et que des rétro-commissions circulent. D’ailleurs, au sujet de la maquette vendue aux Kinois, le journaliste d’investigation Edmond Izuba dans ses recherches découvre que celle-ci n’est qu’un croquis des lignes métro à Washington piquée sur Google. « Kinshasa vit la honte au quotidien. Le croquis de la mise en circulation du métro de Kinshasa (RDC) est une copie conforme de la ville de Washington (USA). Qui a copie l’autre ? », écrit-il sur son Twitter en balançant la photo ci-dessous. Pourquoi alors cette supercherie de Gentiny Ngobila ?