Enlèvement du PPRD Jimmy Kitenge : Un « wewa » à la Jack Bauer utilisé par l’ANR  ! 

Par Boyange Motima. 

Les difficultés qu’éprouvent les autorités de la République, aux yeux des compatriotes congolais, pour mettre un terme à la barbarie des taxis-motos dans la ville de Kinshasa, seraient-elles tributaires de leur utilisation dans des sales besognes aux côtés des barbouzes qui opèrent pour réduire en silence les voix qui s’opposent à leur pouvoir ? Ce qui s’est passé dans la matinée de mardi 26 juillet 2022, devant les installations de la chaîne de télévision CCTV-Ralik situées à l’immeuble Interfina, non loin de supermarché Kin-Mart sur le boulevard du 30 juin dans le centre-ville à Gombe,  pousseraient les bonnes consciences à pencher vers l’affirmatif d’une telle option. 

En effet, la scène de l’enlèvement ou l’arrestation du cadre du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), Jimmy Kitenge, par des hommes en tenue civile arborant des talkies-walkies, vécue par les agents de service de gardiennage des maisons de commerce situées au rez-de-chaussée de l’immeuble ainsi que  d’autres passants, laisse transparaître cette connivence entre les « wewa » (conducteurs de taxi-motos) et les services d’intelligence. 

Invité à l’émission « Le rendez-vous des auditeurs », une émission de débat politique basée sur l’actualité et qui se passe le matin entre 9h et 10h30’ sur CCTV, animée par le confrère Jean-Médard Liwoso, le communicateur du PPRD, actuellement parti de l’opposition politique, Jimmy Kitenge descend de sa voiture devant l’immeuble aux environs de 8h00 et se retrouve face en face avec un « wewa ». Avant même de gravir l’esplanade de l’immeuble ce  « wewa » l’intercepte en lui posant certaines questions de curiosité, c’est comme si il le connaissait déjà comme un acteur actif des débats politiques.

Ne se dérobant pas de sa qualité de débatteur, et ne voulant jamais esquiver une occasion qui s’offre à lui pour parler politique, Jimmy Kitenge engage une petite  discussion avec ce wewa sorti de nulle part, sans pourtant réveiller les soupçons des agents de service de garde d’autant plus que la discussion n’était pas virulente. 

Au moment où la discussion se poursuivait, c’est alors qu’une jeep 4×4 surgit et stationne devant l’immeuble. Des hommes en civil avec des talkies-walkies débarquent. Le temps pour Jimmy Kitenge de comprendre l’encerclement de ces barbouzes dont il se voyait victime et tenter de prendre le large, c’est en ce moment que  le wewa qui discutait avec lui entre en scène, il lui bloque le passage et tente de le  maitriser afin de permettre aux autres de l’obliger à prendre place dans la jeep. 

En une fraction de seconde, Jimmy se retrouve dans le siège arrière de la Jeep 4×4 encadré par deux hommes. Ils démarrent en trombe amenant leur proie vers une destination inconnue. C’est plus tard dans la soirée qu’on apprendra que Jimmy Kitenge serait détenu à la direction générale de l’ANR, Agence Nationale de Renseignements à la Gombe.   

Cette scène dont l’élément central à la Jack Bauer était un wewa, ramène sur la table les dires de Lambert Mende dans sa lettre ouverte adressée à Jean-Marc Kabund au lendemain de sa sortie médiatique du 18 juillet dernier. Lambert Mende écrivait, je le cite : « J’ai souvenance des saillies musclées de groupes de jeunes motards, appelés «wewa » dont vous étiez «le général » dans les rues de Kinshasa aux trousses des adversaires réels ou supposés des orientations adoptées par le chef de l’État au temps de la coalition CACH-FCC qui étaient promptement molestés et voyaient leurs biens mobiliers (voitures) et immobiliers vandalisés par ces gros bras assurés de l’impunité que votre implication personnelle leur garantissait. » Fin de citation. 

Cette assurance de l’impunité ne trouve-t-elle pas sa racine dans l’utilisation de ces hors-la-loi par les services d’intelligence ? Serait-il impossible aux agents de sécurité, particulièrement de l’ANR d’envoyer des convocations en bonne et due forme aux citoyens pour leurs comparutions en homme libre ? Avec ce qui ce passe, l’on est tenté de dire qu’avec Kabila tout comme avec Tshisekedi, c’est blanc bonnet bonnet blanc. L’AG Mbelu semble être sur les traces de Kalev alors que Fatshi prône l’humanisation de services de sécurité.

  • Bendélé Ekweya té

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