Les couloirs du Tribunal de grande instance de Kinkole sentent la pestilence du trafic d’influence, caractérisée par l’ingérence et l’interférence qu’exercerait le premier président Ntsasa de la Cour d’appel de Kinshasa/Matete, dans le dossier opposant SEP Congo à un groupe de ses anciens travailleurs licenciés, du reste en cours du procès, sous RP 1451/ CH IV. Comportement qui vient une fois de plus affliger la ministre d’État en charge de la Justice et garde des sceaux après les incongruités du Conseil d’État dans le dossier de l’élection du gouvernement de la Mongala.
En effet, d’après les avocats de certains accusés, les juges membres de la composition ont été aperçus au cabinet du premier président précité qui visiblement leur aurait donné des injonctions allant dans le sens contraire à leur position et que probablement ces injonctions doivent avoir consisté à la condamnation de tous les travailleurs licenciés, soit à la réouverture des débats.
Pour la petite histoire, tout part d’une prétendue affaire de vol qualifié relatif à trente mille cent cinquante (30.150) litres de Jet 1 dans les installations de SEP Congo à Masina. Et les faits auraient été dénoncés par un certain Bunkulu, arrêté mais qui a été libéré sur demande de SEP Congo, partie civile pourtant. Alors que le magistrat instructeur avait tout fait pour avoir par procès-verbal la version du « dénonciateur », mais curieusement, c’est la « victime » SEP Congo, qui va tout manigancer pour que le procureur le libère. Dès lors, l’homme a disparu.
Même au procès, le procureur dans son réquisitoire, innocente les accusés par manque de preuves. De toute évidence, dans ce dossier, SEP Congo est mal barré. Car en interrogeant les techniciens de cette société, tous devant la Cour ont nié qu’une telle quantité ne pourrait être volée de leur installation de Masina, puisqu’il s’agit de cette base. Avec autant de caméra de surveillance, une seule porte de sortie, par quelle magie, ces présumés voleurs pouvaient faire sortir près de 30m3 de Jet 1, un carburant réservé aux avions ? Dans l’hypothèse qu’ils envoyaient ce carburant à travers le pipeline, mais comment ce carburant arrivait-il auprès de bénéficiaires ? Finalement autant des questions auxquelles les avocats de SEP Congo n’ont pu répondre, facilitant ainsi la décision des juges de la composition. Mais le tout-puissant premier président Ntsasa ne l’entendrait pas en tout cas de cette oreille, d’après les avocats de certains accusés.
Alors que le chef de l’État Félix Tshisekedi, le magistrat suprême, ne cesse de ne ménager ses efforts, assisté du ministre d’État à la justice pour un véritable État de droit et une justice indépendante, très culotés, certains magistrats profitent de leurs positions pour influer sur les juges qui n’ont dans leurs missions que la loi comme autorité ! Voilà pourquoi le président du Conseil supérieur de la magistrature, la ministre de la justice et le premier président de la Cour de cassation sont priés de tenir à l’œil ce genre des magistrats et en l’occurrence pour ce dossier, le premier président Ntsasa et le président du TGI/ Kinkole qui, par peur de son chef hiérarchique, risque de rendre une décision suicidaire.
Lorsque toutes les religions du monde insistent sur la justice qui est le grain pour élever une nation, apparemment certains magistrats congolais à la peau dure et réfractaires au changement, semblent être d’une autre galaxie. Se rendent-ils comptent de quel pays vont-ils léguer à leurs propres progénitures ? Lorsqu’un juge commence à manquer de sommeil à cause d’une décision que son supérieur lui obligerait à prendre contre son gré, même les forces de la nature peuvent s’emporter. Prenons garde !