Kabund : Les limites de « j’accuse »

Tiré de Forum des as/José Nawej.

Etre Jean-Marc Kabund par les temps qui courent. Tout, sauf une sinécure. Comment donner des leçons de nage à ceux qui sont noyés lorsque l’on est soi-même noyé ? Peut-être même jusqu’au cou. Comment s’ériger en professeur de vertu, façon Socrate, lorsqu’un faisceau de faits récents vous éloigne du champ de la vertu ? Bref, comment voir la paille dans l’œil de son voisin-en l’occurrence le PR5- et ne pas voir la poutre dans le sien.

Autant dire que le premier combat post-UDPS du « maître-nageur » est contre lui-même. Il ramerait à contre-courant s’il se soustrayait du passif de l’inventaire. Car, s’il n’a pas été capitaine du bateau « Tshisekedi », il lui est arrivé d’en être le Second. Ou, en tout cas, un membre éminent de l’équipage. Aucun passager n’a souvenance d’un cri de détresse lancé par le « commandant » Kabund jusqu’à la date fatidique-pour lui- du 12 janvier 2022 ! Tout se passait comme si au sein de la Fatshisphère et dans le pays, tout allait pour le mieux dans le meilleur de mondes.

Une dose de rappel au « maître-nageur » : si, à ses yeux et à ses dires, le Président est mouillé, il l’est…mouillé lui aussi. Complètement, moyennement ou légèrement trempé ? Aux spécialistes en la matière d’en déterminer le niveau.

Devrions-nous pour autant décréter péremptoirement que le « J’accuse » de Jean-Marc Kabund est sans objet ? Evidemment non. Car, une fois que l’on a relevé le caractère opportuniste de la transmutation de l’ancien co-auteur de la vaste OPA (offre publique d’achat) sur la majorité parlementaire, une fois que l’on a dépouillé le côté « philippique » de sa dialectique, il subsistera des critiques -vraies ou supposées- qui collent comme à la peau de la gouvernance Tshisekedi : la bonne vieille culture de jouissance, le copinage, l’incompétence …des vices à mille lieues du mantra tshisekedien « Le peuple d’abord ».

Enfin, un zeste d’avocat du « diable », ce n’est pas parce que Jean-Marc Kabund a été à la fois homme-lige de « notre Fatshi national », faiseur de rois et sentinelle du Régime, qu’il ne peut changer son fusil d’épaule.

La longue jurisprudence politique zaÏro-congolaise est pleine de cas de retournement à la Saul devenu Paul. Le pedigree d’Etienne Tshisekedi en personne -il n’est pas le seul parmi les fondateurs de l’UDPS- renseigne qu’il a été l’un des bras droits du Président Mobutu avant de faire son coming out avec la lettre ouverte de 52 pages ! On connait la suite.

Trêve de parallèle historique. Tant il est encore trop tôt pour savoir dans quel marigot le « maître-nageur » entend se jeter.

  • Bendélé Ekweya té

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