Quel crédit peut-on accorder à une personne qui, au départ, a menti sur ses origines ethniques ? Tout le monde savait que Jean-Marc Kabund, nommé secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) par feu Etienne Tshisekedi, était Katangais et par ce fait, équilibrait la configuration géopolitique dans ce parti. Mais il s’est avéré plus tard que l’homme était originaire de Luiza, dans le Kasaï central.
C’est cet homme qui avait promis de parler et qui a parlé, ce lundi 18 juillet 2022, pour déballer le régime au pouvoir, celui-là même qui l’a joufflu ! « Aucun vice ne beau, mais le plus laid de tous c’est de mentir, menteur point de pitié pour vous », extrait de « Le faux malade », texte appris en cinquième primaire.
Plus de peur que de mal. Jean-Marc Kabund n’a rien dit de nouveau aux Congolais qui attendaient dans l’éventrement du boa, des cadavres autres que ceux connus. L’ancien « maître-nageur » de l’UDPS n’a repris que ce que disent tous les jours l’opposant Martin Fayulu et autres caciques du FCC. « Tout ce que je peux faire, c’est de mobiliser le peuple pour chasser Félix Tshisekedi en 2023, chasser ce régime des incompétents…C’est fini, il n’y a plus rien à espérer avec le président Tshisekedi et l’UDPS qui ont échoué. Le pouvoir en place est incapable. Je demande au peuple de se mobiliser pour chasser Félix Tshisekedi du pouvoir », a-t-il déclaré lors de la conférence de presse donnée ce lundi 18 juillet en sa résidence de Kingabwa.
Des propos habituellement entendus depuis que Tshisekedi est au pouvoir de la part de ses détracteurs. Dans ses propos, Kabund accuse des proches et membres de la famille Tshisekedi de créer des partis mallettes afin de préparer la tricherie en 2023 et gagner 300 sièges à l’assemblée nationale. « En 2023, nous n’allons accompagner personne. Nous allons nous battre pour la conquête du pouvoir à tous les niveaux », annonce-t-il comme s’il a encore du poids politique et comme si la création de partis politiques « mallettes » est anticonstitutionnel !
Attaques personnelles contre Fatshi
Jean-Marc Kabund qualifie Felix-Antoine Tshisekedi d’apprenti sorcier exerçant son stage au sommet de l’Etat. Sans se gêner, il traite Tshisekedi de « jouisseur » et de « danger public au sommet de l’Etat » et qu’il faudra un nouveau leadership à tout prix pour la RDC.
Face à ces attaques contre le président Tshisekedi et ses contrevérités, le président a.i de l’UDPS, Augustin Kabuya promet de bien répliquer à son ancien allié et chef du parti, Jean-Marc Kabund qu’il proclame déjà avoir signé sa mort politique.
« Je veux parler le mercredi. On peut tromper tout le monde sauf sa conscience. On prendra ce Kabund d’hier et ce qu’il est devenu aujourd’hui, on verra qui a tiré plus profit de ce pouvoir, qui est jouisseur et qui n’est pas jouisseur », a prévenu Kabuya avant d’ajouter : « Celui qui avait préparé cette histoire pour lui, lui a induit en erreur et c’est lui-même qui a signé sa mort politique. C’est fini ».
Augustin Kabuya promet de dévoiler les vraies raisons de la défenestration de son ancien président a.i : « Je sais pourquoi il a quitté le parti. Le moment est venu où je dois fixer l’opinion par rapport à ça. Il n’avait pas quitté le parti par rapport à tout ce qu’il a raconté là. Il doit dire la vérité aux gens et je vais recadrer cette vérité-là. Je vais prendre point par point.
En attendant le déballage d’Augustin Kabuya, Scooprdc.net avait dans son temps dénoncé les « dîmes « qui étaient versées mensuellement à Jean-Marc Kabund à titre personnel quand il dirigeait la baraque Union sacrée et était la porte par laquelle tout ambitieux politique devait passer pour avoir un quelconque poste (lire l’article de Scooprdc.net : RDC – Territoriale : Voici les « dîmes » de quelques gouverneurs de province à Jean-Marc Kabund).
L’opinion s’attendait que Kabund déclare ses carrés miniers dans le Lualaba en train de lui être ravis. Sa démission sur Twitter de son poste de premier vice-président de l’Assemblée comme l’avait ainsi écrit Scooprdc.net, n’était qu’un caprice enfantin de mauvais goût. Fort de son influence à l’époque, il s’attendait à être supplié. Mais malheureusement c’était sans compter avec la volonté de tous ceux qu’il coinçait et qui avaient trouvé en sa bourde une vraie opportunité de se défaire de lui et diminuer son influence au sein de l’Union sacrée et auprès du président Tshisekedi.
Tous les avantages perdus (au moins 120 mille de frais de fonctionnement à l’Assemblée nationale, sans compter les émoluments et les invisibles dus à la deuxième personnalité de la chambre basse du parlement), ses dîmes taries et ses carrés miniers en ballottage, « 500 gigas » ne peut qu’être un aigri qui disjoncte. Jouisseurs, ils l’ont été tous. Sinon quelle explication donnera Jean-Marc Kabund rien que sur sa « résidence Bunker » dont l’intérieur pue l’ornement en or, dans un quartier pauvre de Kingabwa !
Ce n’est pas sur un troueur des pneus de pauvres conducteurs de taxis-bus, un séquestreur des militaires et policiers ; un vilipendeur des officiers supérieurs de la police, bref un brutal zélé, que les Congolais doivent compter pour bâtir un nouveau Congo. Kamerhe arrêté et mis en prison a déclaré qu’il ne parlera jamais en mal de Tshisekedi, institution président de la République. Voilà une grandeur d’un homme d’Etat et d’un véritable animal politique.
Si le jeune Germain Kambinga du FCC est déçu du comportement de Kabund, tout Congolais lucide sait déjà à quel type d’homme politique, il a affaire. « Je pense qu’un homme d’Etat doit savoir canaliser ses états d’âme. Il est toujours improductif quand on a été un maillon central d’un système d’en faire la critique sans se poser la question de sa propre responsabilité. Le populisme est un danger pour une nation », a réagi Germain Kambinga sur son Twitter. Une façon de déplorer la délinquance politique de Jean-Marc Kabund.
Ce qui est vrai, son parti politique nouvellement créé, n’est qu’un mort-né. Qu’il questionne les musiciens congolais, ils ont une forte expérience sur le succès réalisé grâce à un label. Qui de l’UDPS est parti et a fait du succès après son départ avec son nouveau parti ?
