Depuis la prise de la cité de Bunagana le 13 juin dernier par les forces coalisées Rwanda-M23, une certaine opinion congolaise avait dénoncé la trahison de l’Ouganda de Museveni. Le Président de l’Assemblée nationale congolaise, Christophe Mbosso Kodia, avait même évoqué le poignard de l’Ouganda dans le dos de la RDC. Ce narratif n’avait pourtant pas suffi pour secouer le gouvernement congolais qui a continué à considérer le pays de Museveni comme un allié stratégique dans la traque des ADF; car les opérations militaires mixtes FARDC – UPDF ont continué après cette invasion de la cité frontalière ave l’Ouganda.
Bien avant cette invasion, le colonel Muhoozi, fils Museveni, twittait : « Qui attaque le Rwanda trouvera l’Ouganda sur son chemin ».
Quelques jours après l’invasion de Bunagana, la population de cette cité avait dénoncé le fait que plusieurs camions en provenance d’Ouganda transportaient les militaires ougandais et rwandais venus renforcer les positions du M23 dans les zones de combats. Un officier supérieur Rwandais bien connu, James Kabarebe, a accusé l’Ouganda à Luanda, en Angola, en déclarant : « Pourquoi on s’acharne à nous accuser de déstabiliser la RDC, alors que l’Ouganda abrite et arme le M23, mais on en parle pas ? ». Une déclaration grave, mais qui n’a agité que le petit doigt du gouvernement congolais, qui a continué de garder un discours réservé à l’endroit de Kampala.
Mais il a suffi de la rencontre entre la délégation congolaise dépêchée par le président congolais auprès de son homologue ougandais pour que les Congolais découvrent la vraie face de Museveni, celle déjà affichée par son fils Muhoozi. Comme qui dirait tel père, tel fils. En demandant à Kinshasa de négocier avec les terroristes du M23 qu’il abriterait et armerait, selon la déclaration de James Kabarebe, Museveni prouve à suffisance que Paul Kagame et lui ont une même approche du problème, et même plan. Il est donc clair que les deux chefs d’État tentent de »tutsifier » la question de sécurité en RDC et soutiennent les revendications insensées des terroristes du M23 dont l’inacceptable intégration au sein des FARDC. En agissant ainsi, Museveni soutient au même titre que Kagame le projet diabolique de balkanisation de la RDC pour créer la république Tutsiland en faveur de leurs frères de race, et ainsi opérationnaliser leur projet d’expansion arrêté depuis 1962. C’est dommage que l’Afrique de Lumumba, Kadhafi et Kwame N’kruma ait des ennemis de l’unité africaine à la tête des pays !
Malheureusement, l’élan patriotique contre ce complot semble être étouffé par les impérialistes qui, se servant de l’ONU comme instrument, feraient pression sur les dirigeants congolais dans le but de contrer la dynamique de sensibilisation et mobilisation populaire contre les ennemis de la République bien identifiés.
Il est temps pour le régime Tshisekedi de prendre de distance avec l’Ouganda de Museveni et d’interrompre les opérations militaires mixtes parce que devenues très dangereuses à cause du »partenaire » incertain. Sinon, les Congolais ne doutent plus que l’Ouganda puisse de nouveau les poignarder dans le dos. Entre un ami et un frère, le choix est clair ; dit la maxime.
L’histoire nous apprend que la France, la Grande Bretagne et l’État d’Israël ont mené la guerre de Kalesh, dans laquelle l’Israël était chargé d’attaquer militairement l’Égypte, alors que la France et la Grande Bretagne se présentant comme alliés de l’Égypte comme médiateurs, menaient des opérations militaires secrètes contre l’Égypte. C’est l’opération mousquetaire, de triste mémoire.