Devant une foule irritée et en surnombre, le commandant de la police Kingasani a résolu de de s’agenouiller pour calmer les manifestants. La scène s’est passée vendredi 15 juillet dernier dans cette partie Est de la ville de Kinshasa. La population protestait contre la violence exercée sur un Congolais par son patron indien.
Pour s’être ainsi agenouillé publiquement, le commandant district de la Tshangu, le commissaire supérieur principal Bienvenu Kangambila s’est vu être suspendu par le commissaire provincial de la police nationale, le général syvano Kasongo. Il lui est reproché de s’être agenouillé devant les civils et de n’avoir pas réussi à imposer l’autorité de l’Etat.
Du coup, la décision jugée hâtive de Sylvano Kasongo est l’objet de polémique et de critique. Si pour certains, l’acte du chef de la police est une manifestation de sa faiblesse et son incapacité de contenir la foule en colère, pour d’autres, ç’a été une bonne stratégie de calmer vite les manifestants et les conditionner.
« Si vous aimez comparer et si le policier à genoux à Kingasani vous choque tant : sachez qu’après la mort de G. Floyd aux USA, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes, et les policiers avaient fait la même chose pour calmer les foules », réagit un internaute sur Twitter en exhibant les photos ci-dessous. Et un autre de le compléter : « …pourtant son approche a réussi à calmer la foule (de Kingasani, Ndlr). N’a-t-il pas imposé l’autorité de l’Etat dans ce sens ? ».
Pour le général Syvano Kasongo, fallait-il que le colonel Bienvenu Kangambila utilise la force pour mater une foule déjà surchauffer ? Au mois de février, le militaire G.R qui s’est laissé séquestrer par les policiers commis à l’époque à la garde de Jean-Marc Kabund, ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale, a été déclaré « Héros » pour le fait d’avoir évité le carnage alors qu’il avait une arme et capable d’opposer résistance en faisant parler les munitions !
Dans sa mission d’instaurer l’ordre public, bien que disposant d’une force dissuasive, il est recommandé aux hommes en uniforme d’utiliser l’intelligence et la sagesse pour diminuer les éventuels dégâts. Et beaucoup d’observateurs estiment que le commissaire supérieur principal Bienvenu Kangambila n’a pas véritablement péché en s’agenouillant pour chercher à apaiser une population turbulente de la Tshangu, constituée de la jeunesse à tête troublée.