Tiré d’Econews/Titré de Scooprdc
On en sait un peu plus sur le montant de 1.165.677.759 FC, soit plus de 580.000 USD, sortis du Trésor au titre de « contribution du Gouvernement à la production musicale de réconciliation du groupe Wenge à l’occasion des festivités du 62ième anniversaire de l’indépendance de la République Démocratique du Congo». Selon les éléments du puzzle reconstitués par Econews et pour lesquels l’IGF (Inspection générale des finances) vient de diligenter une mission de contrôle, on sait dire avec exactitude que ces fonds sont sortis de la Banque Centrale du Congo (BCC) deux jours après le concert « Ya Biso Wenge » du 30 juin 2022 au stade des Martyrs. C’est la preuve que ces fonds ont servi à autre chose que l’organisation de ce concert, dit « du siècle ». Des gens, non autrement identifiés, se sont donc servis sur le dos du Trésor public. Des responsabilités que l’IGF tentera d’établir au terme de son contrôle.
I l est des choses qui ne s’expliquent pas. Le concert «Ya Biso Wenge » a été produit par Amadou Diaby, un producteur africain ayant pignon sur rue. Son expérience en la matière ne date pas d’hier. Amadou Diaby avait joué un rôle important, notamment dans l’organisation du concert de JB Mpiana à Bercy aux côtés de Mohamed Kanyansi. C’est de l’histoire.
Dirigeant sportif, Amadou Diaby est régulièrement vu dans les stades africains. Il a managé de grands joueurs de football jusqu’à devenir le vice-président de la Fédération de football de la Guinée-Conakry. Cet homme d’affaires n’est pas un nouveau venu dans le monde de showbuzz, encore moins un amateur. Il s’agit d’un producteur professionnel. C’est pour cette raison que six sponsors s’étaient manifestés afin de participer à cette grande fête de la musique congolaise et africaine.
Dans les investigations d’Econews, des sources de la chaîne de la dépense publique indiquent qu’aucune demande de fonds de la part du producteur n’était introduite au ministère de la Culture et des Arts. Econews n’a pas trouvé des traces d’une lettre qui sollicite un appui financier de l’Etat congolais pour organiser ce concert. Par contre, il est apparu que ces fonds, soit 1.165.677.759 FC, sont sortis des guichets de la Banque Centrale du Congo le 2 juillet 2022, alors que le concert avait eu lieu deux jours auparavant, soit le 30 juin.
On sait aussi que les préparatifs pour ce concert ont débuté au moins deux mois avant le spectacle du stade des Martyrs. En toute logique, c’est en ce moment-là qu’il fallait sortir ces fonds de la BCC. Cela n’avait pas été fait.
L’IGF, qui s’intéresse désormais à cette affaire, est appelée à éclairer tout le monde. Au ministère de la Culture, on parle d’une cérémonie de décoration à organiser. Apparemment, il faut chercher de ce côté-là.
On sait néanmoins que des gens, tapis dans l’ombre entre la Présidence de la République, le ministère des Finances, celui du Budget et la Banque Centrale du Congo, en passant par le ministère de la Culture, se sont partagés cette manne de 580.000 USD bien après le concert du 30 juin au stade des Martyrs.
Dans cette enquête de l’IGF, deux questions se posent : Qui a lancé la procédure de paiement ? A qui le comptable public du ministère de la Culture et des Arts a remis les fonds sortis, le 2 juillet 2022, de la BCC ? C’est la clé de l’énigme.