Procès François Beya : Le Ministère public sérieusement en difficulté de soutenir ses accusations !

Le procès opposant devant la Haute Cour militaire le Ministère public à François Beya, ancien Conseiller spécial en matière de sécurité du président de  la République, Félix Tshisekedi, et ses coaccusés, s’est poursuivi ce vendredi 08 juillet 2022 à la prison centrale de Makala avec l’audition des prévenus Colonel Kalenga et la commissaire de la police Lyly Mauwa Tambwe.

Mais avant, le Collectif des avocats de la défense a introduit la demande de liberté provisoire pour tous les prévenus conformément à la loi et a exigé que la Haute cour se prononce dans le délai de 48 heures contrairement à une semaine par elle envisagée et proposée. Ceci pour ne pas être en dehors de la loi qui impartit ce délai de 48 heures.  

Quant à l’audition, elle a commencé avec le colonel Kalenga et l’essentiel a tourné autour du message que ce dernier aurait envoyé au prévenu Guy Vanda, qui du reste, a été repris dans la citation à prévenu : « Bakolela », entendez : « Ils vont pleurer ».

A ce sujet, fait-on savoir à Scooprdc.net, le Ministère public a eu de la peine à démontrer que le contenu de ce message concernait le Chef de l’Etat, était relatif à un complot contre lui, encore moins avait un rapport avec un quelconque complot de coup d’Etat. Face à cette difficulté, le Collectif de la défense a insisté que la Haute cour puisse acter que le Ministère public n’a pas pu apporter des preuves suffisantes pour étayer la prévention de complot à charge du colonel Kalenga, le doute ayant fortement subsisté.

Concernant la commissaire Lyly Mauwa, l’instruction a tourné essentiellement autour de deux points, à savoir : la création et l’installation d’un S/CIAT de la police dénommé « Idjwi » par cette dernière et le message qu’elle avait envoyé à Guy Vanda et dont le contenu est repris dans la citation à prévenu en ces termes : « Bakomela miliki ya mayi, bakosanza oyo ya poussière ». Ce qui se traduit par « Ils vont boire du lait frais et vont vomir celui en poussière ».

Sur le premier point relatif à la création et l’installation de ce poste de la police dans la commune de Mont-Ngafula,  le Ministère public n’a pas démontré suffisamment des preuves que ce S/CIAT était dans la ferme de François Beya. Par contre, la prévenue Lyly Mauwa Tambwe a apporté dans sa déposition les preuves que la création et l’installation de ce S/CIAT ainsi que les policiers y affectés ont été régulièrement autorisées par le Commissariat général de la police, donc par sa hiérarchie. Elle a aussi démontré que cette installation qui s’est faite loin de la ferme de François Beya, procédait du besoin de la sécurisation de la population victime de viol, vol et assassinat dans ce coin de la ville de Kinshasa.

Toujours en rapport avec la création et l’installation de ce S/CIAT, les avocats de la défense ont voulu savoir la corrélation entre cette installation et la prévention de complot contre le chef de l’Etat. Et face au doute qui a persisté, et faute de la vérification de la situation géographique, la Cour a décidé de faire une descente sur le lieu.

S’agissant du message envoyé à Guy Vanda, la commissaire Lyly Mauwa Tambwe a réitéré sa déclaration contenue dans le PV d’audition que ce message était circonstancié et son contenu était relatif à l’incident survenu dans la résidence de Jean-Marc Kabund, ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale, contre un élément de la Garde républicaine. Ce message, a-t-elle soutenu, décriait le comportement infligé à ce militaire GR parce qu’elle-même avait été aussi victime d’une humiliation pareille de la part de Jean-Marc Kabund sur la route des Poids Lourds.

A ce sujet, le Ministère public n’a pas pu non plus démontrer que le contenu de ce message avait un rapport avec le chef de l’Etat, ni un complot contre lui. Le doute a encore plané sur la prévention de complot. Et c’est ce point que s’est achevée l’audience dont la poursuite est prévue pour le mardi 12 juillet prochain.

  • Bendélé Ekweya té

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