L’instruction au fond du procès François Beya, ancien Conseiller spécial en matière de sécurité du président Félix Tshisekedi, et coaccusés contre le Ministère public, commencée vendredi 1er juillet dernier, s’est poursuivie ce mardi 5 juillet à la prison centrale de Makala.
Il s’agissait ce jour pour la Cour d’auditionner le prévenu Guy Vanda, secrétaire particulier de François Beya. Mais pour raison de santé, ce dernier n’a pas quitté la prison de Ndolo dans la commune de Barumbu où il est incarcéré pour se présenter à la prison de Makala dans la commune de Selembao où se déroulent les audiences.
Tenant à le couler, le Ministère public a prétendu que le prévenu Guy Vanda a fait le faux malade, refusant tout simplement de comparaitre. Il a demandé à la Cour de tirer toutes les conséquences du droit par rapport à ce refus du prévenu de se présenter par devant elle.
Mais là où le général de Brigade Muwau Sanzu se fait ridiculiser, c’est lorsqu’il cite le militaire ayant été envoyé pour escorter Guy Vanda à témoigner de ce refus devant la Cour. Contre toute attente, le militaire a déclaré autre chose à la Cour. Il a affirmé n’avoir pas trouvé le prévenu dans sa cellule, mais plutôt à l’infirmerie en train d’être soigné puisque malade. Confusion !
Cette position du militaire appelé à témoigner a réconforté les avocats de la défense qui ont brandi séance tenante à la Cour, une lettre de leur client datant d’une semaine et par laquelle il sollicitait des soins appropriés par rapport à sa santé qui détériorait de plus en plus.
Mais curieusement, la Haute cour, malgré le témoignage du militaire d’escorte et la lettre lui brandie par la défense, s’est penchée du côté du Ministère public en voulant retenir le défaut de comparution avec toutes les conséquences de droit contre le prévenu Guy Vanda. Ce qui a fâché tous les avocats et les a mis dans tous leurs états, en menaçant non seulement de suspendre leur comparution, mais aussi de récuser la composition pour sa partialité.
Il y a eu vraiment surchauffe dans la salle qui a obligé finalement la Haute Cour militaire à renvoyer l’audience au vendredi 8 juillet prochain.
Il faut dire que c’est la deuxième fois dans cette instruction au fond que le Ministère public semble perdre les pédales. Vendredi passé, à l’audition du colonel David Cikapa, chargé des relations publiques au Conseil national de sécurité (CNS), le Ministère public a brandi des preuves très peu convaincantes en corrélation avec le prétendu coup d’Etat contre le pouvoir de Fatshi pour lequel François Beya et ses collaborateurs sont poursuivis (lire l’article de scooprdc.net : Procès François Beya : Les preuves balbutiantes du Ministère public !).
Pour renforcer sa défense, renseigne le magazine Jeune Afrique, François Beya dit Fantômas aurait fait appel à l’avocat Antoine Vey, ancien associé du ministre français Eric Dupont-Moretti. Information que le Collectif de Fantômas ne confirme pas.