Gestion du marché de la Liberté : Le rapport de la REGEMK accable les protégés de Ngobila !

Deux ans après avoir évincé l’administratrice du marché de la Liberté pour mauvaise gestion, laquelle est décédé peu de jours après son limogeage (paix à son âme !), le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila, fait face une fois de plus à un vaste réseau de détournement planifié et exécuté par ceux-là même de son obédience qui étaient censés gérer et redresser les comptes de ce marché construit par M’zee Laurent-Désiré Kabila, pendant que la RDC traversait un moment sombre de son histoire financière avec les bailleurs de fonds.

En effet, le rapport de la Régie de Gestion de Marchés de Kinshasa (REGEMK) expose sur la place publique une megestion, ou plutôt un réseau de prédation et de coulage de recettes de ce marché digne d’un film hollywoodien sur la mafia. Rétention de documents, refus de collaborer avec la mission d’enquête, inexistence de contrats, cessions des espaces sans titre ni qualité, recettes soit sous-évaluées ou éludées carrément. Bref, le marché de la Liberté jusqu’à l’arrivée de la mission d’enquête était géré comme un bien privé.

Tenez à titre d’exemple, les recettes réalisées par le marché de la liberté pour l’exercice 2020 ont dégagé un déficit de près d’un milliard huit cent millions de francs congolais. Soit seulement, 49% de sa capacité. Il sied de relever que dans le rapport dont il question, les recettes des baux payées à la banque FBN Bank ne sont pas confirmées parce que les administrateurs du marché de la liberté n’ont pas transmis à la Commission les relevés bancaires des transactions effectuées au profit du marché de la Liberté.

Alors que les vendeurs occupent un espace de 16.238 mètres sans compter les magasins et les kiosques dans le marché à raison de 300 FC par mètre, d’où les recettes attendues de 4.871.400 FC par jour, les administrateurs du marché n’ont présenté que 8.148 mètres pour 2.460.000 FC de recettes. Soit 2.411.400 FC non déclarés par jour. 

La compilation des données déclarées par le marché de la liberté en comparaison avec les résultats des enquêtes entreprises par les experts de la REGEMK fait état des recettes de l’assainissement non déclarées de 911.000 FC par jour, soit 911.000 x 312 jours déclarés = 284.232.000 FC. 

Quant au manque à gagner sur le produit de vente des fiches d’occupation espace, tenant compte de la superficie occupée de 16.238 mètres multipliées par 10$  par an payable au taux du jour, les administrateurs du marché n’ont déclaré que 169.559.600 FC au lieu de 334.827.560 FC.

Pour les latrines, la réalité veut qu’il y ait 180.000.000 FC annuel à raison de 600.000 FC par jour et 15.000.000 FC par mois. Mais les administrateurs n’ont présenté que 16.871.700 FC annuel sur des prévisions de 49.920.000 FC, soit un manque à gagner de 163.128.300 FC.

La vente de macarons que doit avoir chaque vendeur du marché de la Liberté ; alors qu’ils sont déclarés par les administrateurs être au nombre de 8.200, les enquêteurs ont répertorié 8.511 vendeurs ayant acheté ce macaron à 5$ au taux du jour. Soit de recettes de l’ordre de 87.748.410 FC par an, mais le marché a déclaré 84.779.800 FC par an, d’où un écart négatif de 2.968.610 FC non déclaré.

Sur 4.300 dépôts répertoriés qui doivent payer 200 FC par jour, seuls 1.000 dépôts le font avec comme recette : 200.000 FC/jour au lieu de 860.000 FC le jour. Soit un détournement de 650.000 FC par jour. Multiplié par 312 jours cela donne 199.680.000 FC l’an. 

Il sied de relever que les administrateurs se sont permis de vendre des espaces aux particuliers qui en exploitent à leur guise n’ayant aucun compte à rendre au marché. Et pourtant, ils sont installés dans l’enceinte même du marché, mais détiennent des titres de propriété en leurs noms. Certains contrats sont secrets défenses au point que ces administrateurs disent qu’ils ont un caractère sensible d’où, impossibilité pour eux de le présenter à la commission du REGEMK. 52 terrasses de la Bralima et 79 de la Bracongo qui paient 10.000$ l’an et que les livres de caisse n’en voient que 1.000. De magasins loués par le marché à 50$, sont à leur tour sous entre 250 et 300$ à d’autres utilisateurs sans l’accord du propriétaire qui est le marché de la Liberté. Érection de parkings privés dans l’enceinte du marché, imposition de nouvelles taxes inexistantes dans la nomenclature des taxes reconnues par l’autorité urbaine. 

Finalement, Ngobila a déshabillé saint Pierre pour habiller Saint Paul. Et ça, ce n’est que le marché de la Liberté ! Et les autres dans la ville ?

  • Bendélé Ekweya té

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