En marge du Conseil de sécurité de l’Onu tenu, mercredi 29 juin 2022 à New-York, la cheffe de la Mission de l’Onu pour la stabilité du Congo (Monusco), Bintou Keita, a déclaré que « Le M23 se comporte de plus en plus comme une armée conventionnelle que comme un groupe armé et qu’il dispose d’une puissance de feu et d’équipements de plus en plus sophistiqués, notamment en termes des capacités de tir à longue portée de mortier et mitrailleuse, ainsi que de tir de précision sur des aéronefs ».
Naïvement, l’on croirait que Mme Bintou dénonçait et condamnait ce mouvement terroriste. Loin de là, la Guinéenne est restée dans la logique du porte-parole militaire de la Monusco de ne pas citer le Rwanda comme agresseur de la RDC et de l’épargner dans ce qui se passe dans le Rutshuru au Nord-Kivu.
En effet, le lieutenant-colonel canadien Harvey Frédéric, chef de liaison de la Monusco auprès des FARDC, avait déclaré le 15 juin dernier lors de la conférence hebdomadaire de la Monusco que la mission onusienne ne peut pas pour le moment affirmer ou infirmer présence des militaires rwandais aux côtés du M23 lors de la conquête de Bunagana. « La Monusco n’a pas pu vérifier par ses propres moyens ces allégations-là. Et le Rwanda et pour l’Ouganda, nous n’avons aucune confirmation factuelle », avait-il dit avant d’ajouter que la Monusco n’est pas en guerre contre le Rwanda et l’Ouganda. « Ce n’est pas la raison pour laquelle nous sommes ici. Nous sommes ici pour accomplir notre mandat qui consiste à protéger les populations civiles et à préserver l’intégrité nationale ».
De quelle intégrité nationale ? Menacée par qui ? De la pure hypocrisie appuyée par sa cheffe Bintou Keïta que le porte-parole du Gouvernement congolais n’a pas pu digérer. Dans un tweet sur son compte, Patrick Muyaya réplique : « Pour les enfants décédés, les casques bleus tués, les populations déplacées, ce langage diplomatique (de Bintou, NDLR) n’est plus suffisant. Dire que c’est l’armée rwandaise qui opère sous couvert des terroristes du M23 marquera comme par le passé le début de la fin de cette agression ».
C’est vraiment écœurant que pendant que beaucoup de pays occidentaux dénoncent ouvertement l’armée rwandaise d’être derrière le pseudo M23 et demandent au Rwanda d’arrêter cette aventure, la Monusco dirigée par Bintou Keita est frappée elle de la cécité malgré la capture par deux fois par les FARDC des militaires rwandais présentés à la face du monde !
Rien d’étonnant pour ceux qui connaissent la faiblesse du leadership africain à la tête de cette mission de l’Onu en RDC. De son histoire depuis 1999, l’on retient seulement trois représentants spéciaux du SG de Nations unies qui ont bien marqué leur passage à la Monuc-Monusco. Il s’agit de l’Américain William Swing, de l’Anglais Alan Doss et de l’Allemand Martin Kobler. Les Africains Maman Sidikou, Leila Zerrougoui et Bintou Keita sont les piètres que cette mission onusienne en RDC ait connus. Aussi, le constant est que depuis que la Monuc s’est transformée en Monusco en 2011, l’avant cette transformation était bon qu’après. Triste réalité d’un truc machin inutilement budgétivore.