Le président de la Commission de discipline et d’éthique journalistique à l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), Claude François Kabulo, n’est pas vu d’un bon œil par les sociétaires du Rassemblement des journalistes pour l’émergence du Congo (RAJEC). Le doyen de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC) est accusé de geler le traitement du dossier qui oppose l’animateur Israël Mutombo de la télévision Bosolo et le journaliste Yves Buya du journal et média en ligne C-News, au niveau de sa Commission de discipline.
Les sociétaires de RAJEC tout comme les autres observateurs ne comprennent pas la lenteur qui caractérise la fixation de l’audience alors que deux plaintes précédées de l’autosaisine par la Commission elle-même, traînent sur la table du président Kabulo. Du coup, il est indexé et accusé de manœuvrer pour protéger sieur Mutombo et obéit à une main noir qui politise le dossier en impliquant malencontreusement le président de la République dans cette affaire. Ci-dessous la lettre ouverte de Serge Kabongo, l’un des sociétaires du RAJEC, directeur des informations à Canal Congo Télévision (CCTV) et présentateur phare de la célèbre émission Kiosque, adressée à Claude François Kabulo, en sa qualité de président de la Commission de discipline de l’UNPC :
Très cher confrère Claude François Kabulo,
C’est avec pincement au cœur que je me permets de vous adresser la présente.
Ma lettre se veut un cri d’alarme d’un journaliste qui a été au four et moulin pour la tenue du dernier Congrès à Moanda.
Point n’est besoin ici de vous rappeler les péripéties et contours de l’affaire Buya, ce confrère jeté en prison, il y a plus d’un mois, à la suite de la plainte au pénal, devant un tribunal de droit commun, par l’animateur télé Israël MUTOMBO, détenteur de la carte UNPC.
Loin de moi l’idée de vous rappeler les jurisprudences de votre propre tribunal des pairs, notre tribunal à tous, dans les affaires Joël Cadet NDANGA, et Joseph KAZADI vs Patrick LOKALA. Les archives existent.
Je suis loin de vous exhumer le récent dossier de Pero LUWARA, radié par votre Commission dans une procédure inique, en violation des droits de la défense.
Je ne suis pas ici pour rappeler, enfin, la procédure par vous initiée contre le Secrétaire général de l’union, membre par ricochet du Comité directeur de l’UNPC.
Dans l’affaire BUYA, seuls vous et votre Commission pouvez nous dire, deux mois après, où se trouve le dossier de votre auto saisine.
Nous sommes informés de tout et de rien. Jusque-là, je ne sais pas comprendre la célérité avec laquelle vous aviez traité les trois dossiers sus évoqués et la lenteur dans laquelle vous excellez dans le dossier BUYA.
Je ne vous accuse pas. Mais je constate simplement, comme tant d’autres confrères, que la Commission tend à jouer au pourrissement et je me demande dans quel objectif.
Mais rassurez-vous que même dix mois après, cette situation ne profitera ni à la Commission, moins encore à l’Union.
Vous créez des précédents fâcheux et, si vous n’y prenez garde, ça sera la mort annoncée de votre Commission. Car, aucun journaliste sérieux et responsable ne viendra comparaître devant votre tribunal, moins encore accepter vos décisions.
Mettez-vous en-tête que cette profession doit survivre au-delà de nos petits personnages et nos petits intérêts. Et vous en êtes par votre position aujourd’hui le garant. Ne pas agir aujourd’hui c’est tuer à petit feu la profession.
Je vous rappelle que, tout président qu’il était, Kabeya Pindi Pasi a été radié pour des fautes lourdes. Et votre attitude dans l’affaire BUYA frise la complicité. Mais, dites-vous que cela peut vous coûter votre qualité de journaliste membre de l’Union.
Aujourd’hui, la femme de BUYA, après la léthargie constatée dans le chef de la Commission dans le traitement du dossier auto saisine, vient de saisir votre tribunal.
Sans froid aux yeux, la Commission de discipline demande, selon vos textes, à l’épouse du confrère en prison de payer 350 dollars comme frais d’instance.
Même si c’est réglementaire, j’estime que c’est inhumain. Pendant que vous ne savez pas donner la suite à votre propre demande il y a plus d’un mois, vous avez le culot d’exiger de l’argent à une dame qui a son époux en prison et contrainte de prendre seule en charge ses deux enfants mineurs.
Rassurez-vous que vous n’aurez pas cet argent. Et je dis à l’épouse de BUYA de garder le peu qu’elle peut encore avoir pour le loyer.
Rappelez-vous que quand vous étiez en prison dans une affaire, je ne sais de détournement ou mauvaise gestion après le CHAN, comment vous sentiez-vous pendant que votre femme et vos enfants étaient seuls à la maison ?
Je suis convaincu que quand l’on quitte sa profession pour venir dans une autre profession, il faut respecter les principes. Nul n’est intouchable dans cette corporation.
Aussi vous êtes aujourd’hui membre et président de la Commission, il s’agit nullement d’un mérite car, vous étiez absent au Congrès de Moanda. Vos accointances avec feu Tshilunde d’heureuse mémoire avaient fait que nous puissions vous élire à votre absence, malgré mon opposition.
Vous êtes une icône, un patrimoine dans cette profession, mais là je suis au regret de vous dire que nous sommes déçus de votre conduite.
J’en appelle, pour terminer cette première partie de ma lettre ouverte, à votre sens d’éthique et de déontologie, s’il y en a encore, pour rapidement vider ce dossier Buya. Avec amour.
Ton jeune frère et confrère, Serge Kabongo.