L’ancien premier ministre sous le régime Kabila, Adolphe Muzito, est fermement d’avis qu’il faut ériger un mur à la frontière entre la RDC et le Rwanda, pour, estime-t-il, mettre fin à l’agression mais surtout faire rayer complètement le disque « Interhamwe » dont le Rwanda fait jouer partout au monde pour soutenir cette agression de son voisin prétendument accusé d’héberger des extrémistes hutus des FDLR.
« C’est avec le Rwanda et l’Ouganda que la RDC a des problèmes de sécurité, d’immigration et de pillages de ses ressources. Une meilleure gestion des frontières peut éviter à la RDC plus de la moitié de ses problèmes économiques, sociaux et sécuritaires dont la solution permettra son développement. La question des frontières doit être inscrite en priorité dans la stratégie de la défense du pays et du maintien de la stabilité dans la sous-région. C’est pourquoi, je pense que pour résoudre le problème de l’insécurité dans l’Est de la RDC, en plus des efforts pour une vraie défense et une bonne diplomatie mises à l’épreuve par les deux dernières agressions rwandaises, l’option d’une frontière physique par la construction d’un mur de séparation, me parait urgente », écrit l’ancien premier ministre dans sa 28ième tribune produite la semaine dernière.
Et pour éviter les critiques de ses pourfendeurs, Adolphe Muzito rappelle qu’à travers le monde, les cas de construction des murs, celui de Berlin en 1961, celui en construction depuis l’administration Trump à la frontière des Etats Unis d’Amérique et du Mexique et enfin, celui de la barrière de séparation israélienne d’avec la Palestine en territoire disputé, et d’autres pays listés dans sa 28ième tribune, peuvent édifier la RDC.
Faisant ainsi ses calculs sur les 217 Kms qui constituent la longueur de la frontière entre le Rwanda et la RDC, l’ancien premier ministre avance le montant de 506.478.000 USD pour la construction de ce mur. Ce montant comprend le béton pour ouvrage (494.760.000 USD) et le béton de propreté (11.718.000 USD). En effet, le mur de séparation proposé par Muzito doit avoir une hauteur de 8 m sur les 217 Km dont 87 Km à travers les eaux du Lac Kivu et environ 60 Km de terrain montagneux difficile à traverser dans la partie la plus septentrionale.
Au regard des difficultés de trésorerie, en bon économiste, Adolphe Muzito souhaite que le Gouvernement congolais le fasse progressivement. C’est ainsi prioritairement, propose-t-il, il faudra commencer par la première phase de 70 Km de la partie la plus fragile et la plus poreuse de la frontière aux incursions des militaires rwandais et autres terroristes du M23. Pour ce premier ouvrage, l’ancien premier ministre avance le chiffre de 163.380.000 USD répartis en 159.600.000 USD pour le béton pour ouvrage et 3.780.000 USD pour le béton de propreté.
Comparativement, ces 70 Kms, selon Muzito, font la distance égale à celle se situant entre la commune de la Gombe et la commune de la N’Sele dans la ville de Kinshasa.
Comme les critiques ne manquent jamais, les détracteurs d’Adolphe Muzito se demandent pourquoi ne l’avait-il pas fait lui-même quand il fut premier ministre reconduit deux fois pendant quatre ans !